« Nous célébrons, cette année, le cinquantième anniversaire de l’indépendance de notre pays, mais nous constatons encore que des édifices publics ne portent pas encore de noms », telle est la remarque faite par le président de la Kasma des Moudjahidine de Tizi Gheniff. Il nous citera à titre d’exemple le CEM Base 5, qui attend sa baptisation depuis une vingtaine d’années. Notre interlocuteur nous confie que 35 édifices publics, structures et places attendent d’avoir des noms. Certes, il faudrait tout de même une fiche technique pour chaque édifice soumis à une baptisation, mais si ce travail a été fait, il n’y aurait pas tant de lieux non encore baptisés. N’y a-t-il pas de volonté pour régler cette situation ou s’agit-il tout simplement d’un laxisme de la part des parties concernées? Ce responsable souhaite que la nouvelle APC, en concertation avec les ayant-droits, fasse vite afin de prendre en charge ce volet, car il est très important sensible pour les nouvelles générations qui doivent acquérir des repères en rapport à l’histoire de leur pays. « Nous exigeons pour les édifices, en plus d’être baptisés du nom de nos martyrs, mais que le mot Chahid précède ce nom car c’est tout un symbole. Ceux qui vont découvrir les plaques installées sur les frontons de ces édifices doivent connaitre le parcours historique de la personne dont l’école, la polyclinique ou autre structure, portent le nom », a ajouté le même interlocuteur. Un autre interlocuteur est revenu, quant à lui, sur la réhabilitation du patrimoine historique de toute la région afin qu’il soit sauvegardé et préservé de toute destruction. D’ailleurs, certains sites faisant partie de ce patrimoine ont complètement disparu, ou encore, sont destinés pour d’autres activités. En définitive, si les ayant-droits de Tizi-Gheniff s’inquiètent, c’est parce que le temps presse et les derniers Moudjahidine disparaissent les uns après les autres, et ainsi leur crainte grandit de peur de voir des pans entiers de l’histoire de la région partir avec eux.
A. O.
