L’association d’aide aux enfants autistes de la wilaya de Béjaïa «D’un monde à l’autre» a célébré dans l’après-midi de mardi dernier, à l’hôtel Brahmi, la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme.
Au cours de son allocution d’ouverture, le président de cette association, qui s’est donné pour mission d’atténuer un tant soit peu le désarroi des parents d’enfants autistes, indique qu’il y a dans la wilaya entre 1500 et 2000 enfants autistes. Par ailleurs, dans les flayers distribués aux parents d’autistes, aux directrices de crèches et aux psychologues cliniciens invités à la cérémonie organisée par l’association d’un monde à l’autre, il est fait mention que l’autisme est un trouble du développement résultant d’un dysfonctionnement neurologique du cerveau, qu’il n’est ni une maladie mentale, ni une psychose et qu’il concerne, actuellement, 1 (une) naissance sur 150 et touche 4 fois plus les garçons que les filles. Au cours de cette rencontre, à laquelle n’ont été invités ni le DAS, ni le P/APC, les parents d’autistes ont, surtout, fait part de leur inquiétude quant à l’avenir de leur progéniture. « Ma fille de 4 ans ne répond même pas à son prénom quand je l’appelle», déplore une dame, une autre a dit que son fils de 3 ans et demi ne parle pas encore et ne joue pas avec ses frères et sœurs. Une directrice de jardin d’enfants explique, à l’assistance, qu’un enfant autiste n’est pas un malade, mais quelqu’un qui vit dans un monde à part. Et ça ne lui plait pas quand on vient le déranger. Le problème, s’interroge un intervenant avec émotion, c’est qu’est-ce qu’ils deviendront plus tard ? Est-ce qu’il leur faut un accompagnateur à vie ? Est-ce qu’ils seront acceptés normalement à l’école ? Ou est-ce qu’il leur faut une structure spécialisée ? Est-ce que cette structure existe ? Un autre parent tonne du fond de la salle: « l’Etat doit nous venir en aide, il doit prendre, nos enfants, en charge. Un psychologue clinicien prend la parole pour rappeler, à l’assistance, que le premier travail à faire est d’abord de sensibiliser l’opinion sur l’autisme et les problèmes des autistes, car la majorité des gens, y compris les responsables, ignorent cette maladie. Une mère ajoute que même des médecins et des pédiatres ne savent ce que c’est. Puisque, selon ses dires, quand elle a fait ausculter son fils de 3 ans qui ne parle pas par un pédiatre, celui-ci au lieu de l’orienter ver un spécialiste lui aurait seulement conseillé d’attendre encore quelque temps. Le président de l’association d’un monde à l’autre reprend la parole pour informer l’assistance qu’il va incessamment présenter, aux autorités concernées, un dossier de demande de crédit pour la construction d’un centre spécialisé pour autistes, tout en précisant qu’un citoyen bienfaiteur a, déjà donné un terrain de 1000 mètres carrés à l’association.
B. Mouhoub