Hounna wa erridjal kalil , une histoire des temps modernes

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Le Théâtre régional Kateb Yacine a accueilli au rideau, jeudi, une pièce écrite et réalisé par Ahmed Rézak pour le compte de l’Office national de la culture et de l’information, intitulée « Hounna wa erridjal kalil » (Elles, et les hommes sont rares). Une histoire des temps modernes, merveilleusement interprétée par trois superbes créatures de trois nationalités différentes, Madjda Zbida, la marocaine, Narimane Mechal, l’Egyptienne, Khadidja L’yazidi, la Tunisienne, accompagnées de l’Algérien Ahmed Rezak. Le public venu très nombreux a beaucoup applaudi la prestation des comédiens, une prestation majestueuse dans une œuvre qui raconte un nouveau phénomène de société le mariage via les réseaux sociaux. Le rideau, donc, se lève sur l’embarcadère d’un aéroport, quelque part dans le monde. Un algérien du nom de « Hmida » cherche désespérément sa promise, rencontrée via le réseau social « Facebook ». Lors de leurs correspondances, sa future lui a fixé un rendez-vous dans un embarcadère, n’ayant pour seules informations pour l’identifier que la couleur de la paire de chaussure qu’elle aurait aux pieds, le rouge, et la première lettre de son prénom le « M ».  Apparaît une élégante femme, portant une robe noire, un manteau bleu et des chaussures assorties, d’origine marocaine, comme le laisse entendre son accent, et d’un charme fou. Elle pose sa valise et s’assoit sur un banc de l’embarcadère. Elle commence alors à parler de son infortune et de sa solitude de célibataire, puis arrive Hmida, toujours à la recherche de sa dulcinée, et la belle marocaine commence par sortir ses griffes en se montrant méprisante et indisposée à écouter des sornettes. Hmida se met alors à lui parler de son entreprise et des raisons de sa présence sur ces lieux. La belle se montre tout d’un coup intéressée et enlève discrètement la paire de chaussure bleue quelle avait aux pieds, les dissimules dans ses bagages et enfile une autre paire de couleur rouge et déclare s’appeler Mimouna. Hmida, fou de joie, se met debout et lui entonne des vers d’El Moutanabi. La belle, loin d’être dupe, reconnait tout de suite les mots du célèbre poète, mais fait mine de ne pas savoir. Lasse d’être seule, l’élégante marocaine veut se marier vaille que vaille, quitte à ce que ce soit avec un vantard et un dragueur sans grand talent. Débarque, alors, une Tunisienne, une grande brune vêtue d’une robe noire en flanelle, d’un manteau rouge sang et d’une paire de chaussure en velours rouge. Elle prend place sur le banc. Remarquant Hmida, de l’autre côte du banc, elle se montre également désagréable, le remettant à sa place à chaque fois qu’il ouvre la bouche pour qu’il prenne conscience des limites à ne pas franchir. L’homme s’aperçoit qu’elle porte une paire de chaussure rouge et lui demande son prénom, elle répond qu’elle se prénomme « Maha ». N’ayant jamais entendu ce prénom, le jeune homme pense alors que cette jolie femme refuse de lui donner son vrai prénom et qu’elle est entrain de lui dire « non » (ma aaah !), mais ils finissent par se comprendre. Il lui explique qu’il est à la recherche de la femme de sa vie, qu’il l’avait rencontrée sur internet… La jeune femme lui fait clairement comprendre que c’est d’elle dont il est question. Elle a également droit à de la poésie et elle est littéralement transportée par la joie d’avoir trouvé son futur époux. Le jeune homme à du mal à faire son choix, d’autant plus que les deux jeunes femmes sont aussi superbes l’une que l’autre. Entre alors une belle blonde égyptienne, svelte et très chic. Les deux maghrébines s’aperçoivent qu’elle porte des chaussures rouges aux pieds et à l’entendre, elle se prénommerait « Mahdia ». La belle commence alors à énumérer les prénoms de ses ex époux, « Mamdouh », le policier décédé qui organisait la circulation au Caire et dont elle était la quatrième épouse, « Achraf » le soldat, « Djamel »… et d’autres. Les deux maghrébines se rendent vite compte qu’elle est une croqueuse d’hommes et qu’elle représente un danger pour leur entreprise, celle de se faire mettre la bague au doigt par Hmida… 

K.T.

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