3e partie et fin
Tous les autres qui s’approcheront de moi, je les tuerai en les mordant. Quand il te fera appel, tu lui diras que tu acceptes de délivrer sa fille au péril de ta vie, mais à la condition qu’il exécute le vizir qui t’a trahi. Une fois qu’il acceptera le compromis, tu viendras vers moi, c’est à ce moment-là que je desserrerai mon étreinte de son cou.Après avoir fait ses recommandations, le serpent se rend aussitôt dans la chambre de la jeune princesse et lui enserre le cou. Sentant le reptile autour de son cou, elle se met à crier :- A vava selk’iyiIzrem indhiyi !(Papa délivre-moi, un serpent veut me tuer !)En attendant les paroles de sa fille, l’Ag’ellid panique à l’idée qu’elle soit tuée ! Il ameute toute la cour, qui vient à son chevet.La pauvre princesse est prisonnière du serpent qui est prêt à la frapper. C’est difficile de la délivrer. C’est alors que le nouveau vizir prend la parole et dit :- Majesté, à mon avis il n’y a qu’un seul moyen de délivrer votre fille.- Lequel ?- Je vous suggère en toute humilité de ramener ici, le prisonnier que vous avez condamné à mort. On l’obligera à retirer le serpent de ses propres mains, il sera mordu et tué par le venin injecté et, votre fille sera délivrée et hors de danger !Voyant que l’idée était bonne l’Ag’ellid fait appeler le gardien en chef de la prison et lui demande de ramener sur le champ le condamné. Le vizir jubile à l’idée que dans quelques instants, celui qui l’a sauvé jadis et qui s’est enrichi plus que lui et, qu’il a trahi, va se faire tuer sous ses yeux, et on n’en parlera plus. Quand le condamné est amené près de la jeune fille, le jeune homme s’approche du serpent pour l’enlever. Il ne le mord pas, mais continue à serrer de ses anneaux le cou. La princesse crie, l’Ag’ellid est devenu pareil à un fou. Le serpent dit au jeune homme :- Fais comme je te l’ai dit, dis à l’Ag’ellid que tu est en mesure de sauver sa fille, à la seule condition qu’il exécute son nouveau vizir. Le voyant parler au serpent comme s’ils se connaissaient, l’Ag’ellid lui demande ce qu’il lui a dit :- Majesté, le serpent n’épargnera votre fille qu’à la condition que vous exécutiez votre vizir fraîchement nommé et sur le champ !Pour sauver sa fille de la morsure du serpent, il ordonne à l’exécuteur des hautes œuvres de décapiter le vizir à l’instant.Une fois la tête séparée du corps du vizir, le jeune homme s’approche du serpent et l’invite à desserer son étreinte. Et c’est ainsi que grâce à l’intervention du jeune homme prisonnier, la princesse est libérée. Pour le remercier l’Ag’ellid le gracie.La jeune princesse subjuguée par la beauté du jeune homme, ne veut pas le laisser s’en aller, elle veut l’épouser. Son père accepte d’accéder à son désir, et c’est ainsi que le jeune homme se marie avec la princesse.Les réjouissances durèrent, sept jours et sept nuits. Après quelques mois, le jeune homme ramène au palais ses parents qui vécurent heureux et sans soucis jusqu’à la fin de leur vie. A la mort de l’Ag’ellid, il fut promu roi.“Our kefount eth’houdjay i nou our kefoun ird’en tsemz’ine. As n-elâid’ anetch ak’soum ts h’em’zine ama ng’a thiouanz’iz’ine. » (Mes contes ne se terminent, comme ne se terminent le blé et l’orge. Le jour de l’Aïd, nous mangerons de la viande avec des pâtes, jusqu’à avoir des pommettes rouges et saillantes).”
Benrejdal Lounèsbenrejdallounes@yahoo.fr
