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Le business secret de M. le Duch

Le directeur de l’urbanisme de la construction et de l’habitat de la wilaya de Bgayet, aux fonctions duquel le ministre de l’Habitat vient de mettre fin se serait adonné, en une courte période d’exercice, à un jeu d’influence spéculative dans le domaine du foncier.Un vrai business qui peut ne pas avoir encore révélé tous ses secrets. Il faut croire que le Duch, a, en outre, le bras long. Au point de réussir à contourner une décision du wali himself.Celui-ci s’était empressé d’annuler des arrêtés d’attribution de terrains sociaux à Melbou au profit de directeurs de son exécutif après des révélations de La Dépêche de Kabylie (voir nos éditions des 16 et 19 novembre 2003).Alors qu’un autre directeur de l’exécutif avait été bel et bien dessaisi d’une parcelle attribuée par l’agence foncière de Souk El Tennine, le DUCH on ne le saura que plus tard, aura réussi, lui, à conserver son acquisition.Il semble que les différents intervenants (APC, Agence foncière, Conservation), ou du moins une partie d’entre eux, n’aient pas joué correctement leurs rôles. Une “affaire dans l’affaire” sur laquelle les services concernés sont interpellés par un devoir de transparence.

Un terrain peut en cacher un autreMais, comme tout le monde le sait, un terrain peut en cacher un autre. Quand l’affaire de Melbou avait éclaté, on ne savait pas encore que le Duch s’était déjà accaparé une autre parcelle à Tichy, celle-là. Une parcelle qu’il s’empressera – un effet du scandale de Melbou ?- de céder, en janvier 2004, à un promoteur immobilier.S’était-il adonné à d’autres transactions spéculatives ? Coopératives immobilières, biens de différents programmes de logements, etc. On le subodore mais on a, semble-t-il du mal à le prouver. “Dans ce genre de situation, les gens usent en général de prête-noms”, confie une source proche des services de sécurité. D’où la difficulté. Il faut rappeler que lors de l’épisode de Melbou, les deux directeurs avaient fait bénéficier, l’un son fils et l’autre son épouse. Ce qui, exceptionnellement n’avait pas empêché la malversation d’être contrée. Ces affaires illustrent fort bien la puissance du pouvoir des directeurs exécutifs. Installé fin 2002, le désormais ex-Duch de Bgayet aura réussi en quelques mois seulement à capter de précieux biens fonciers et même à se jouer d’un premier acte de coercition du premier responsable de la wilaya. Des actes relevant la concussion et du jeu d’influence sont monnaies courantes, malgré la présence d’une APW d’opposition qui fait de la lutte contre la “prédation foncière” son credo et d’un wali qui a été jusque-là à la hauteur des défis. Le P/APW se prévaut, en l’occurrence d’une vigilance à tout crin. “J’ai moi-même attiré l’attention du wali qui a établi un rapport transmis au ministère de l’Habitat qui a procédé à la révocation du Duch”, indique Hamid Ferhat.Mais pour un impair réparé, combien d’autres échappent à l’attention ? D’autant que, curieusement le gouvernement ne procède pas à des poursuites pénales en l’occurrence. Comme en classe, les élèves turbulents sont simplement rappelés à l’ordre puis exclus quand ils dépassent les bornes. Ils sont surtout admis à redoubler. On ne s’étonnera pas ainsi de retrouver le désormais ex-Duch de Bgayet en poste dans d’autres responsabilités.

M. Bessa

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