Le projet du CET qui devait être implanté au lieudit Thikh Remtath et dont les travaux de terrassement ont été entamés en septembre 2012, risque de ne pas voir le jour, et ce, après plusieurs oppositions formulées dont même des élus de la municipalité à l’image de Medioune Abdenour du RND, qui ont fait part de leur intention de s’opposer à la concrétisation du projet. Ces derniers expliquent leur décision de s’opposer à ce projet par le fait qu’il comporterait « des risques de retombées négatives sur l’environnement et, par ricochet, sur la santé publique. » D’autres citoyens expliquent leur démarche d’opposition du fait que leur commune « qu’on veut transformer en dépotoir et réceptacle d’ordures ménagères issues des autres communes de la daïra a été dans un passé récent, privée de plusieurs projets de développement ». Et de citer comme exemple les deux plâtreries implantées dans la commune limitrophe d’El Adjiba, alors que les gisements de la matière première sont situés sur le territoire de leur commune. Gisements exploités par la société étrangère COLPA. « Des fabriques de plâtre qui ont généré plusieurs postes d’emploi et dont n’ont pas profité les chômeurs d’Ahnif », affirment-ils. Un 2ème projet dont aurait été privé Ahnif est également cité. Il s’agit de la canalisation de l’eau destinée à l’irrigation à partir du barrage Tilesdit. Un projet plus que vital, lorsqu’on sait que cette commune dispose d’importantes surfaces agricoles qui peuvent être valorisées par l’irrigation. Devant cet état de fait, le président de la nouvelle APC qui a hérité de ce qu’il convient désormais de qualifier de « dossiers litigieux », a exigé l’ouverture d’une enquête en vue de recueillir les appréciations de la population à ce sujet. Ainsi, et suite à l’ouverture d’un registre à cet effet au niveau de l’APC du 06 au 26 mars 2013, pas moins de 150 signatures de citoyens s’opposant au projet du CET ont été enregistrées. Cela, en parallèle de 07 sceaux du mouvement associatif allant dans le même sens, tel l’ONM, l’ONEC, les fils de Moudjahiddine, les associations sportive, culturelle et scientifique.
Toutefois, sur place, le projet a avancé et il est aisé de constater qu’une piste d’accès vers le futur CET, à partir de la route de Tamelaht, a été non seulement ouverte mais aussi revêtue en stérile sur une distance de 1 500m. Sur l’assiette foncière réservée au CET sur une superficie de 05 hectares, les travaux sont quasiment achevés. L’entreprise chargée de sa réalisation a accompli les terrassements en profondeur où se sont formés de hauts talus en voie de finition. Les déblais dégagés, composés d’ardoise, forment une véritable montagne à quelques 100m de la plate-forme. L’entreprise qui a effectué cet impressionnant travail a mis, pour ainsi dire, le paquet avec la mobilisation de 05 pelles excavatrices et une dizaine de camions à bennes de gros tonnages. Pour Abdenour Medioune, les élus envisagent de reconvertir cet espace terrassé en complexe de sport mécanique, d’autant plus que l’APC vient d’être sollicitée par la Fédération Algérienne des Sports Mécaniques pour la mise à sa disposition d’un terrain pour la réalisation de ce projet. Dans tous les cas de figure, ce projet de CET, étant de type sectoriel, par conséquent géré par la direction de l’environnement, doit faire réagir rapidement les autorités compétentes pour tirer les conclusions qui s’imposent. Le P/APC d’Ahnif, Saïd Drici, interrogé sur le sujet, est affirmatif quant au choix de la volonté populaire qui s’est exprimée : « C’est à la population que revient la décision de maintenir ou d’annuler ce CET, en tant qu’élus, nous sommes tenus de respecter son choix. »
Oulaid Soualah
