Pour clore la semaine de sensibilisation et de nettoyage des localités du sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, les organisateurs ont décidé de mener une campagne de ramassage des différents déchets qui ont envahi le parc national du Djurdjura, plus précisément le site de Tala Guilef.
En effet, dans la matinée d’hier, samedi, la belle région montagneuse a été investie par de nombreuses personnalités, de la société civile et du mouvement associatif de la région. Elles sont venues de Ouadhias, Agouni Gueghrane, Aït Bouadou, Mechtras, Assi Youcef, Bounouh, Draâ El Mizan et de Boghni, en vue de contribuer à la réussite de cette belle initiative, parrainée par la radio de Tizi-Ouzou. Etaient présentes, les autorités de la wilaya et celles des daïra et des 4 communes de Boghni. A rappeler que les APC de la daïra de Boghni ont mis à la disposition des jeunes volontaires des tracteurs, des camions et une benne tasseuse pour collecter les déchets qui enlaidissent cette belle région montagneuse et mettent à mal la flore et la faune du parc national du Djurdjura. A partir de Boghni, il faut monter, toujours monter, pour rejoindre le site de Tala Guilef qui culmine à plus de 1000 mètres d’altitude. La chaussée est en bon état mais le constat n’est pas reluisant. Les mauvais comportements et l’incivisme de certains visiteurs sautent aux yeux. Les emballages, les sachets, les gravas et les détritus jonchent les accotements. Au pont dit IFLIS, les séquelles de l’insouciance et de l’irresponsabilité accueillent les visiteurs. Sur la placette du célèbre hôtel de Tala Guilef, les jeunes et les responsables se sont fixé un défit, celui de nettoyer tout le site. Chaque groupe s’est chargé de nettoyer un lieu. L’ambiance était au beau fixe, et l’opération s’est déroulée sous fond des chants des groupes de scouts et des associations culturelles et sportives. Vers la mi-journée, ce sont au total plus de 2 tonnes de déchets qui ont été ramassées.
Mehdi Abdelaziz, chef du secteur de Tala Guilef, tire la sonnette d’alarme
Le chef du secteur de Tala Guilef, que nous avons rencontré sur place, quoique satisfait par cette première opération, indiquera tout de même : « Le parc du Djurdjura était le bastion de la révolution algérienne, il est actuellement un sanctuaire de la biodiversité et constitue une réserve inestimable en ressource hydrique. C’est pour toutes ces raisons que des campagnes telles que celle-ci doivent être organisées à longueur d’année. Depuis 1995, année où l’hôtel a été incendié à deux reprises par les sanguinaires, les déchets foisonnent et ont des effets néfastes sur la faune et la flore. Des visiteurs laissent leurs déchets sur place, certains vont jusqu’à vidanger et laver leurs véhicules sur place. D’autres déposent des déchets solides au beau milieu du site. Il est grand temps de tirer la sonnette d’alarme et de sensibiliser le citoyen sur les risques qu’encourt cette belle montagne. Cette premiere campagne est à saluer. Il devra se répéter et bénéficier d’une meilleure organisation ». Monsieur Mehdi, ajoutera : « Le tourisme de masse est lui aussi à l’origine de biens des maux pour le parc du Djurdjura. Par occasion, Tala Guilef est envahie par des milliers de visiteurs qui pour la plupart ne se soucient guère des effets que leurs comportements font subir à la nature. Imaginer les dégâts que peut engendrer chaque mauvais geste. Même les bacs à ordures ne sont pas épargnés, et sont carrément vandalisés par certains visiteurs. A mon sens, un travail de fond doit être fait, en urgence. L’introduction de la préservation de l’environnement dans notre système éducatif est indispensable pour mieux sensibiliser sur les agressions dont est victime l’environnement ». Pour sa part, le maire de Mechtras dira : « Les organisateurs sont à féliciter, toutefois, cette campagne ne doit pas s’arrêter en si bon chemin. Il est de notre devoir à tous de préserver notre nature car il y va de notre santé et de celle des générations à venir ».
Hocine Taib