Le coup de gueule du wali !

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Le tronçon autoroutier de 33 kms, entre Bouira et Lakhdaria, a fait l’objet, hier matin, d’une visite d’inspection du wali,M. Maaskri, accompagné d’un cadre du ministère des Travaux Publics et des autorités locales. 

Pour rappel, lors d’une visite sur ce site, au cours du mois de mars dernier, la date du 14 avril a été retenue pour le lancement de certains chantiers, tels celui des échangeurs de Djebahia, de Bouira Est et Bouira Ouest. Les travaux de traitement du glissement de terrain d’Oued Rekham, au PK 186, ont quant à eux fait l’objet d’une visite particulière, étant donné la nature dangereuse du phénomène dans une partie de la voie autoroutière menant vers Alger. En contrebas, plusieurs propriétaires de maisons, ayant subi des fissures plus ou moins inquiétantes, attendaient de pied ferme la délégation de wilaya. Après étude de la situation, le wali a donné des ordres fermes pour que les travaux de confortement démarrent aujourd’hui, lundi 15 avril. Des travaux dont le délai de réalisation est fixé à 15 mois et qui consistent en des opérations de fraisage, de terrassements, de pieux, de corps de chaussées et pose de glissières (béton +métallique). Après présentation de l’ensemble des indices ayant trait à ce chantier, le wali sera invité à se rendre au domicile de l’un des propriétaires de maisons qui seraient menacées par cet affaissement. Sur place M Maskri demandera à ce que deux familles soient immédiatement évacuées de ces lieux au vu de l’importance du danger planant sur leurs têtes. Pour les autres demeures présentant des fissures moins conséquentes du moins d’aspect, le wali demandera une expertise des bâtisses et promettra un relogement si les résultats des experts confirment la menace. Ce glissement de terrain, de près de 60 mètres, serait d’origine ‘’naturelle ‘’ selon un membre de l’Agence Nationale des Autoroutes. Pour ce dernier, il y a eu à la base un glissement de 50 à 60 cm en profondeur. Toutefois, un expert en travaux routier que nous avons interrogé sur les lieux est catégorique : « la situation aurait pu être de moindre ampleur ou même maîtrisée si toutes les dispositions de conformités avaient été prise lors de l’étude du tracé ». Pour cet expert exerçant dans le domaine public, qui a tenu absolument à garder l’anonymat, le relief montagneux et escarpé la nature du sol regorgeant d’eau et les nouvelles constructions en contrebas de l’autoroute sont autant de facteurs qui peuvent être à l’origine de cet affaissement : « Vous voyez bien que sur l’autre flanc de cette colline, il y a des éboulements et aucune infrastructure implantée à proximité n’est pourtant à l’origine de ces mouvements géologiques. Toutefois, les nouvelles bâtisses en cours de constructions en contrebas de cet affaissement méritent de faire l’objet d’une étude, les propriétaires de ces chantiers ont-ils respecté les normes urbanistiques ? ».

L’autre point de cette visite a eu lieu dans la commune de Bouira au niveau de l’échangeur Ouest et là le wali s’est montré irrité par les propos du représentant de l’ANA. «  Les travaux devaient débuter demain et vous me dites que vous n’avez pas les plans d’exécution ? » s’insurgera le wali. Le premier magistrat de la wilaya insistera longuement pour que le maître d’œuvre lui donne une date pour l’entame réelle des travaux. Après moult hésitations concernant la remise de l’étude des travaux, le wali tranchera en donnant la date du 20 mai : «  je ne reviendrais pas sur cette date, je veux que les travaux débutent le 20 mai…. ». Même topo au niveau de l’échangeur Est, et là non plus le wali ne mâchera pas ses mots : « Ce n’est pas du travail ça ! Nous ne faisons pas dans le populisme, nous sommes ici pour travailler. On ouvre une piste et on la regarde sous prétexte qu’on n’a pas reçu l’étude…..Il y va de la crédibilité de l’Etat ! »        

Hafidh. B.

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