Ali Kafi, cinquième Président de l’Algérie indépendante, décédé avant-hier mardi à l’âge de 85 ans, a été inhumé hier après-midi, au carré des Martyrs du cimetière El-Alia, en présence du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
Celui dont l’Histoire retiendra qu’il n’a pas tourné le dos à l’adversité et qu’il ne s’est pas dérobé au moment où le pays, au plus mal, l’a sollicité a été accompagné à sa dernière demeure par les hauts responsables de l’Etat, les membres du gouvernement, des personnalités nationales et étrangères, des membres des corps constitués, les représentants du corps diplomatique accrédité en Algérie, ainsi que la famille et les compagnons d’armes du défunt. Le ministre des Moudjahidine, Mohammed Chérif Abbas, a prononcé l’oraison funèbre avant que la dépouille mortelle de Ali Kafi ne soit inhumée, saluant la mémoire du défunt qui a servi avec dévouement l’Algérie durant la guerre de Libération et pendant le processus d’édification nationale. Des salves ont été tirées par un détachement de la Garde républicaine en hommage au défunt. Auparavant, le cortège funèbre, accompagné par le Président de la République, est arrivé à El-Alia où la dépouille du défunt, drapée de l’emblème national et portée par des éléments de l’Armée nationale populaire a été déposée au carré des Martyrs. Né le 17 octobre 1928 à El Harrouch, dans la wilaya de Skikda, Ali Kafi s’est d’abord fait connaître pour son engagement nationaliste en faveur de l’indépendance de l’Algérie. Engagé dans l’Armée de libération nationale (ALN), il en gravira progressivement les échelons pour devenir commandant de la wilaya II (Nord-constantinois) de 1957 à 1959. En mai 1959, Ali Kafi est appelé à Tunis, où il fera partie des dix colonels nationalistes chargés de la réorganisation des opérations militaires de l’ALN. Il s’installera dans la capitale tunisienne jusqu’à l’indépendance de son pays en 1962. Une fois la libération acquise, il occupe plusieurs postes diplomatiques importants. Ali Kafi sera ainsi nommé ambassadeur d’Algérie au Liban, en Syrie, en Egypte, en Tunisie, en Irak ou encore en Italie. Il sera également désigné représentant algérien auprès de la Ligue arabe en 1975. Sa carrière prendra ensuite une tournure plus politique. Le 14 janvier 1992, après l’annulation du second tour des élections législatives et la destitution du président Chadli Bendjedid, l’armée instaure un Haut comité d’État pour gérer la crise politique naissante. Ali Kafi est alors nommé membre de ce comité. Le 2 juillet 1992, il en prendra la présidence, succédant à Mohamed Boudiaf, Après deux ans à la tête du HCE, il remet ses pouvoirs à Liamine Zéroual, nommé chef de l’État le 30 janvier 1994.
Ferhat Zafane

