«La grève des boulangers est illégale»

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Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a estimé hier, à Tizi-Ouzou, que la grève des boulangers prévue pour aujourd’hui était «illégale».  Le ministre était en visite de travail, durant laquelle il a eu à inspecter les différents projets du secteur du commerce dans la wilaya.

Le secteur du commerce dans la wilaya de Tizi-Ouzou a en effet bénéficié de son quota de projets, dans le cadre du programme national mis en œuvre par l’Etat pour l’éradication du marché informel. 11 marchés couverts et 500 box ont été confiés à l’entreprise Batimetal. Le ministre, accompagné d’une délégation officielle, dont le wali, M. Abdelkader Bouazghi, le président de l’APW, quelques membres de l’exécutif et autres autorités locales, a procédé à la pose de la première pierre pour la réalisation du marché couvert de Tadmaït. Sur le site, le plan du projet a été présenté au ministre qui a relevé l’exiguïté des lieux. Il invitera d’ailleurs les autorités et les responsables à « augmenter en opérationnel et non pas en nombres ». Lors de la même visite, l’hôte de Tizi-Ouzou procédera à la pose de la première pierre du nouveau siège de la direction du commerce de la wilaya. Les plans de trois inspections territoriales du commerce qui viendront s’implanter à Azazga, Draâ El Mizan et Boghni, celui d’un laboratoire de contrôle de qualité prévu à Oued Fali et celui d’une antenne locale du centre national de registre de commerce, lui ont été présentés. Mustapha Benbada a inauguré deux marchés au chef-lieu de la wilaya, le marché de proximité sis à la sortie Ouest du chef-lieu et le marché couvert du centre-ville. Le premier, ouvert depuis quelques mois déjà ne dispose cependant pas des commodités requises pour accueillir l’activité commerciale. En plus d’être isolé le marché n’est pas encore totalement aménagé et ne dispose pas de parking.  C’est d’ailleurs les points mis en avant par les commerçants du marché lors de leur intervention auprès du ministre. Pour Mustapha Benbada, la réalisation de marchés en tous genres est la meilleure façon de mettre un terme au marché informel pour lequel une lutte a été décrétée au niveau national. Il soutiendra néanmoins la difficulté soulevé par le wali de Tizi-Ouzou, celle de l’indisponibilité de terrains pour recevoir le projet de réalisation de ce genre d’infrastructures. C’est pour cette raison qu’il est plus que nécessaire, selon le ministre de « tenter de trouver une possibilité d’aménager les même places pour la réalisation de marchés dans les normes », a-t-il expliqué. 

785 sites de marchés informels à travers le territoire national, réglementés ou éradiqués en 2012

Par ailleur, et pour marquer la fin de sa visite au niveau de la wilaya, le ministre a tenu une conférence de presse, durant laquelle il a fait le tour de toute les questions posées au sein de son secteur, en réponse aux questions des journalistes présents. C’est ainsi qu’il reviendra sur les « grands efforts » déployés dans cette opération de lutte nationale contre les commerces informels. Le ministre fera état du fait que 60% des marchés de l’informel ont été réglés en 2012. Ce qui représente 785 localisations de marchés informels à travers le territoire national qui ont été traités. Mustapha Benbada informera aussi que pas moins de 15 mille jeunes ont pu être recasés jusqu’à présent. Les marchés de gros sont l’autre problème dont souffre le secteur du commerce national. En effet, et d’après le ministre, le pays enregistre un retard à ce niveau : « seule une quarantaine de marchés de gros subsiste en Algérie », a-t-il déclaré. Des marchés qui sont loin de répondre aux normes requises, étant donné expliquera le ministre, leur superficie qui atteint rarement les 3 ha. Les 8 marchés en projet seront quant à eux installés sur des superficies allant de 12 à 30 ha, dira Benbada.  Le ministre sera également interpellé sur la grève des boulangers prévue pour aujourd’hui. Une grève qui, pour rappel, a été décidée afin de réclamer la hausse du prix de la baguette de pain, mais qui selon le ministre n’a pas lieu d’être. Mustapha Benbada jugera d’ailleurs « illégale » cette action de protestation, d’autant plus, expliquera-t-il, que son département est à l’écoute des revendications des boulangers. M. Benbada signalera, dans ce sens, qu’une commission, chapeautée par le Comité interprofessionnel des céréales (CIC), a été installée. Elle est composée des différents partis concernés par le conflit, notamment, des représentant de la fédération nationale des boulangers, et ceux du conseil national pour la protection du consommateur. Ces derniers se penchent actuellement sur la question afin de trouver les issues possibles au conflit. Les résultats seront connus dès demain, mercredi, selon le ministre. Concernant le prix du pain, le ministre dira : « ce n’est pas à nous de décider, c’est l’affaire du gouvernement. Ce que je peux dire, c’est que la fédération des boulangers n’a pas appelé à la grève, elle l’a d’ailleurs affirmé à travers un communiqué. Mais s’il y a des boulangers qui ont décidé d’une grève, qu’ils assument leur responsabilité ». Cette question devra être étudiée dans toute sa globalité signalera le ministre, ajoutant que le prix de la baguette de pain devra être négocié avec l’assurance d’une bonne qualité du produit. Une qualité qui n’a, jusque là pas toujours été assurée, que ce soit en terme de variété du produit proposé ou encore en terme de respect de l’hygiène dans sa confection. Autre point relevé lors de la conférence, l’adhésion ou pas de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Une question qui sera tranchée, dira Benbada, à l’automne prochain. Pour l’heure, expliquera-t-il, l’Algérie devra répondre, à partir du 15 juillet prochain, aux différentes questions qui seront formulées, avant le 10 mai prochain, par les pays membres. Mustapha Benbada a toutefois tenu à apporter une précision quant à l’intégration de l’Algérie à l’OMC en disant, et contrairement à ce qui a été rapporté par une certaine presse nationale : « l’Algérie est soutenue dans cette démarche par 34 pays »      

Tassadit. Ch.

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