C’est une femme désappointée et dépitée qui s’est présentée, hier, à notre bureau, afin d’apporter «un démenti formel » à ce qui a été rapporté avant-hier, dans le journal Ennahar.
Elle, c’est la mère de Ferhat M’henni, elle était accompagnée par sa fille, d’autres membres de sa famille, notamment son neveu, sa belle fille et des représentants du comité du village Maraghna de Bouzguène, dont le président, ainsi que du président du MAK, Bouaziz Aït Chebib. « Quelle mère au monde pourrait renier son fils ? », s’est exclamée N’na Ouiza, en réponse à sa supposée déclaration que lui a prêté et rapportée le journal en question dans son édition de la veille, et selon laquelle elle aurait tout simplement renié son fils, Ferhat. « Je ne savais même pas que j’avais affaire à une journaliste. Celle-ci ne s’est pas présentée en tant que telle. Je l’ai reçue dans ma maison, comme je reçois d’autres personnes qui viennent, chaque jour, me rendre visite. J’ai échangé quelques propos avec elle, sans plus. Tous ce que je lui ai dit sur mon fils, c’est que j’avais tant voulu qu’il mène une vie ordinaire, comme les gens de son âge. Et que j’ai tant regretté la mort de son fils », raconte la veille femme âgée de 87 ans, affirmant qu’elle était outrée par ce qu’on lui a prêté comme déclarations au sujet de son fils. Un fils dont elle se dit être fière. « Tous ce qui a été rapporté par ce journal n’est qu’une pure invention et un pur mensonge », estime-t-elle, prenant à témoin sa bru qui était, selon Nna Ouiza, présente lors de la rencontre avec la journaliste d’Ennahar. La belle-fille, qui était parmi la délégation que nous avons reçue, hier, a esquissé un hochement de la tête signifiant une approbation de ce que disait sa belle-mère. La mère de Ferhat, une veille comme toute autre vieille femme kabyle, qui ne comprenait vraisemblablement rien de la chose politique, explique, par ailleurs, que « contrairement à ce qui a été rapporté dans ce journal (Ennahar, Ndlr), j’entretiens de bons rapports avec mon fils, avec qui je suis en contact permanent. D’ailleurs, je suis allée le voir il y a à peine trois mois », dit-elle encore. Elle a confié en outre, que Ferhat l’avait appelée juste après avoir pris connaissance de ce qui avait été rapporté par ce journal. « Il m’a dit qu’il n’a pas cru un seul mot de ce qui avait été écrit », a-t-elle affirmé. La famille de Ferhat et ses accompagnateurs, qui affirment avoir fait, hier, le tour des rédactions à Tizi-Ouzou afin de « corriger » le journal arabophone Ennahar, ajoutent qu’ils ne comptent pas s’en arrêter là puisqu’ils envisagent de déposer plainte contre ledit journal et demander réparation. « C’est un abus de confiance », dira pour sa part le président du MAK, expliquant qu’il va procéder à la constitution d’un collectif d’avocats pour introduire une action de justice au nom de la famille M’henni. De leur côté les membres du comité du village Maraghna, à leur tête le président de l’association, M. Challat, affirment qu’ils n’ont jamais pensé à l’exclusion de Ferhat M’henni du village, comme cela a été rapporté également, selon eux, dans le même journal auparavant. « Ferhat est toujours un des nôtre. Son village ne l’a jamais renié comme l’a laissé entendre ce journal qui ne fait que s’acharner contre la personne de Ferhat et sa famille. Ferhat est toujours estimé à Maraghna, parce qu’il a été toujours respectueux », ajoute un autre membre du même comité. Pour rappel, dans sa livraison d’avant-hier, le quotidien Ennahar avait rapporté que la mère de Ferhat M’henni, citant ses déclarations, aurait renié son fils. Cette dernière n’en revenait pas, hier encore, que l’on puisse dire ceci. « Quelle mère pourra renier son propre fils », ne cessait-elle de répéter.
M.O.B

