La tendance est au report

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Entre le marteau et l’enclume, le collectif des médecins-chefs de services, par intérim, ont sollicité dans plusieurs lettres adressées au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et à celui de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière, la réparation de cette «injustice» qu’ils se voient contraints pour l’heure de subir, à savoir leur exclusion du concours de chefferie de service prévu normalement pour mai prochain. 

En effet, dans les documents, adressés à Rachid Herraoubia, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le collectif des médecins-chefs de services par intérim, grade de maitres de conférences classe A, sollicitent « une dérogation, à titre exceptionnel, pour l’accès à ce concours. » Les concernés mettent l’action pour plaider leur cause sur le faite qu’ils ont été reçus au concours de Maitres de conférences grade A, qui s’est déroulé du 2 juin au 3 juillet 2011, suite à l’arrêté ministériel N°713 du 9 décembre 2010 et qu’ils ont été confirmés par l’arrêté ministériel du 6 décembre 2011 portant proclamation des résultats dudit concours. Jusque là donc tout va pour eux. Sauf que dans les critères de sélection du concours pour prétendre à une confirmation à leurs postes, il est exigé deux années d’expérience, chose qui pose problème. Car, selon les explications d’un médecin, qui indique que les concernés ont passé le concours en juin 2011 et les résultats devaient être affichés 15 jours après la date de la tenue dudit concours. Mais ce ne fut pas le cas. La proclamation des résultats ne se fera finalement que le 6 décembre 2011. Et par conséquent, les médecins-chefs de services de plusieurs wilayas du nord du pays se retrouvent privés d’accès à ce concours, n’ayant pas bouclé encore les deux ans, faute de ces résultats rendus très tardivement. Il faut peut-être préciser que hormis ceux de la capitale, la majorité des médecins chef de service par intérim de près d’une dizaine de wilayas, à savoir Annaba, Batna, Sétif, Béjaïa, Blida, Oran, Bel Abbes, Tlemcen et Tizi-Ouzou sont tous touchés par cet « handicap ». « Le déroulement du concours étant programmé entre mai et juin 2013, date à laquelle nous aurons totalisé nos deux années effectives de service dans le grade de Maitres de conférences A, période exigée par l’arrêté interministériel du 6 décembre 2011, nous vous demandons de bien vouloir faire préciser, par vos services, que les deux années d’ancienneté exigées pour l’accès au concours sont comptées à partir du mois de juin (date à laquelle devaient être rendus les résultats du concours de Maître de conférence) et non pas à partir de la date de nomination qui n’est intervenue qu’en décembre 2011) », plaident t-ils d’une même voix. Par ailleurs, les médecins-chefs de services concernés ont, à travers de multiples doléances récemment adressées à M. Ziari et à M Herraoubia, souhaité le report du concours de chefferie de service 2013. « Compte-tenu qu’aucune réponse ne nous soit parvenue à ce jour, nous osons espérer un éventuel report dudit concours, afin que nous puissions y participer », plaident encore les dizaines de médecins chefs de services qui ne désespèrent pas de voir le ministre consentir au report du dit concours à défaut d’une dérogation comme initialement souhaité. Ceci dit à en croire les tractations engagées entre les concernées et les responsables du secteur, il en ressort que la tendance est pour le report du concours même si certains syndicalistes s’y opposent.  Sauf que, la tutelle, déjà suffisamment ébranlée par le malaise qui couve à travers les établissements de santé serait dit-on plus encline à jouer l’apaisement au plan national en optant pour le renvoi de l’examen en question, d’autant plus que la revendication de la majorité passe pour une aspiration légitime. Il semblerait aussi que le ministre ne semble pas du tout apprécier le « chantage » déguisé du « syndicat d’Alger », dont certains de ces responsables, personnellement concernés par cette échéance et partisans de son maintien à la date prévue, tentent d’instrumentaliser la structure en brandissent unilatéralement la menace d’une grève, en cas de report, sans pour autant s’en remettre à la base. Ayant eu vent de ce manège, les médecins-chefs des autres wilayas sont d’ores et déjà en tractations pour se démarquer d’un éventuel mouvement de ce genre.        

Samira Bouabdellah

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