Un architecte travaillant dans un bureau d’étude à Iferhounène nous affirmera : « Le prix réel d’un simple appartement F3 varie avoisinerait les 400 millions, vu la cherté des matériaux de construction sur le marché local ». A.D.B, un agent agréé dans la vente des matériaux de construction, nous dira : « Le marché n’est pas stable, il est entre les mains d’un lobby d’importateurs qui font la pluie et le beau temps. Ces derniers jours, le prix du fer rond à béton a baissé en revanche celui du ciment a augmenté. Tout dépend des intérêts des uns et des autres. Cette augmentation est aussi due à l’arrêt de l’unité de Sour El Ghozlane, nous dit-on ». Notre interlocuteur nous confiera également : « j’achète les bons de ciment à des particuliers, en 2ème main, sur le site même de l’usine de Msila, à raison de 1 350, 00 DA le quintal pour les revendre à 1 450,00 DA, alors que j’achète les ronds à béton, chez les grossistes, en prenant une marge de 200 DA par quintal ». A titre d’exemple, le quintal du rond de 08, dont le coût d’achat est de 6 100,00 DA, il le revend à 6 300,00, et il est de même pour le rond de 14 dont le prix d’achat est de 6 200 et le prix de vente de 6 400,00 DA…etc. Un grossiste en bois et dérivés, à Iferhounène, nous apprendra que la production de bois en Algérie était presque nulle et que tout est importé de l’étranger. « Pour baisser les prix, le gouvernement doit supprimer ou du moins baisser les taxes douanières », nous dira-t-il. Il achète le bois rouge à 460,00 DA le mètre linéaire en madrier, le revendant à 500, 00, alors que le même produit en bois blanc revient à 242, 50 DA le ML et est revendu à 260, 00 DA, nous confiera-t-il. Rares sont donc ceux qui pourraient construire un toit pour leurs enfants dans cette région au relief accidenté et avec les prix pratiqués qui atteignent des sommets. Même les émigrés et les retraités aux grosses pensions ne peuvent plus construire comme avant. Quant à l’aide de 70 millions de centimes, octroyée par l’état à l’habitat rural : « C’est une goutte d’eau dans un océan par rapport aux couts des matériaux de construction et la main d’œuvre. Rien que dans le terrassement, j’ai dépensé la somme de 20 millions de centimes », dira un bénéficiaire, qui ajoute : « en plus, pour toucher cette aide, on ne cesse de nous inventer des contraintes administratives, alors qu’ailleurs on offre des appartements clef en main ». Un autre bénéficiaire de cette aide de l’Etat ajoutera : « Si dans la plaine, on accorde une aide de 100 millions de centimes, ici, en montagne, on devrait nous donner le triple, car le terrain est accidenté et rien que le transport nous saigne. Un camion de sable lavé d’une contenance de 07m3 coûte 1 900 000 centimes, la brique à 08 trous : 23, 00 DA l’unité l’hourdis à 04 poches : 30, 00 DA, sans oublier la pierre pour la construction des murs de soutènement et tous les autres matériaux ».
Madjid Aberdache