Ce séminaire a permis au moins une chose. Il y a eu une confrontation d’idées entre participants qui ne se sont pas entendus sur l’essentiel. D’abord, il y a eu les “radicaux” Hamid Ouabagha (auteur) et Abdellah Hamane (auteur) qui n’ont pas mâché leurs mots la dénonçant le fait que toutes les rencontres organisées autour du sort de l’amazighité se tiennent en langue française en lieu et place du kabyle. Ceci est loin de favoriser la promotion de notre langue. Car il faudrait justement commencer par là, si l’on veut faire avancer les choses, défendent-ils. Les arguments avancés par les universitaires ne semblent pas les avoir convaincus.Effectivement, ce point constitue un véritable casse-tête car toutes les conférences de ce colloque ont été animées en français, voire en arabe pour le cas de l’universitaire Bourayou (université d’Alger), mais aucune ne l’a été en kabyle. Pourtant, tous les participants à ce séminaire sont Kabyles et kabylophones. Le Haut-Commissariat à l’amazighité, qui est l’acteur principal en Algérie de l’opération de réhabilitation de l’amazighité, compte se pencher sérieusement sur cette question cruciale, d’autant plus qu’il recèle en son sein quelques universitaires diplômés des départements de culture et langue amazighes.Mais le problème de l’intercompréhension se pose avec acuité quand il s’agit de rencontres où sont conviés des participants maîtrisant les autres variantes amazighes comme le chaoui, le mozabite ou le targui. Faut-il standariser tamazight ou promouvoir chaque variante à part ?Le Maroc a opté pour la standarisation. L’INALCO a choisi la deuxième solution, mais en Algérie cette question est renvoyée sine die même si au sein du HCA, les cadres défendent individuellement l’option de l’INALCO. En parlant de littérature amazighe, il y a lieu de souligner que la grande partie de la production existant actuellement l’est dans la variante kabyle. L’un des universitaires ayant pris part à ce séminaire a d’ailleurs limité sa communication à la littérature kabyle. Aussi, tous les livres édités par le Haut-Commissariat à l’amazighité sont des contes, nouvelles, poèmes kabyles.C’est peut-être là une manière qui permettra au problème d’être réglé de fait.
Aomar Mohellebi