Pour pouvoir retirer son argent ou procéder à une quelconque opération bancaire au niveau de l’agence BADR de Aïn El Hammam, il faut se lever très tôt, dans l’espoir de se positionner parmi les premiers, sur la liste d’ordre de passage établie par les agents.
Avant même l’ouverture, une grande foule d’usagers s’installe devant la porte de la banque. A l’ouverture, c’est l’anarchie totale qui prédomine, « on ne respecte ni les handicapés, ni les personnes âgées, ni les malades », nous confiera un usager rencontré sur les lieux et qui dit être là depuis 6 h du matin. Vers 14h, un vieillard du village Ahdouche nous déclare qu’il attend son tour depuis 5 heures du matin sans être sûr de passer. Un autre citoyen, venu d’Akbil à 20 km de Aïn El Hammam, dira : « Même si je venais pendant toute la semaine à 4h du matin, je ne passerais pas, car déjà à 5h, la liste dépasse la centaine d’inscrits ». Ce sont toujours les mêmes personnes qu’on retrouve inscrits en premier, et certains ne possèdent même pas de comptes dans cette banque, nous confiera un citoyen, « ils cèdent leurs places contre la sommes de 200DA, ils en font un business ». Il y a 13 communes qui sont rattachées à cette banque, « pourquoi les responsables ne réservent-ils pas des journées spéciales pas groupes de communes, ainsi, l’organisation serait meilleure et tout le monde touchera son argent », nous confiera un autre. Le directeur de la BADR, qui nous a reçus dans son bureau, nous expliquera : « Nous ne prenons pas en considération la liste faite en dehors de l’agence, nous faisons entrer à l’intérieur des groupes de 10 personnes, c’est à eux de s’organiser. De plus, nous manquons de personnel, nous ne pouvons pas satisfaire tout le monde à la fois. Mais j’appelle nos clients à être patients et laisser passer la période de réception des pensions, du 18 au 23 de chaque mois, car après, la pression baisse ».
Madjid Aberdache