Les habitants des 400 logements dénoncent la mafia du foncier

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Les habitants de la cité des 400 logements de la ville de Draâ ben Khedda, sise à 10 kms à l’ouest de Tizi-Ouzou, ont tenu, dans la matinée d’hier, un sit-in devant le siège de la wilaya, pour protester contre la construction de coopératives d’habitation sur les espaces verts jouxtant leurs cité. Selon les résidents de ladite cité le site qui fait office d’espace vert pour les riverains existe depuis le début des années 1980, mais « malheureusement, il est menacé par la mafia du foncier depuis le début des années 1990». Les habitants des 400 logements se disent, également, « étonnés » de voir des constructions illicites pousser ici et là à proximité de leur quartier. Les représentants des habitants de la cité ont été reçus, dans la matinée d’hier, par M. Bouazghi, wali de Tizi-Ouzou, qui leur a promis de mettre fin à ce massacre et d’arrêter la seule entreprise qui est en fonction. À cet effet, une réunion est prévue, mercredi prochain, avec les autorités concernées, avec la présence du wali, pour faire la lumière sur ce problème, qui est à la traine depuis quelques années et auquel nul n’a pu y mettre fin. « Il ne s’agit pas de notre première action. Nous nous sommes, à maintes reprises, adressés aux autorités concernées, mais en vain ! La preuve, aujourd’hui encore, nous sommes là », dira un protestataire, qui poursuivra en indiquant qu’« en 2001, ces constructions ont été bloquées par le wali, mais juste à titre provisoire. Idem en 2006. Et même le wali actuel les a bloqués l’an dernier, durant le Ramadhan. Mais en vain, les travaux ont repris depuis quelques jours. L’OPGI a construit 20 bâtiments au niveau de notre cité et là ils veulent encore y implanter 18 coopératives, ce qui fera 38 bâtiments. Tout cela va se faire au détriment de nos enfants qui seront privés d’espaces verts ». Un autre contestataire ajoutera : « Je tiens à signaler que le sol de notre cité n’est pas stable. Quand une voiture, un camion ou un bus passe, tout mon appartement se met à vibrer! Alors, imaginez les dégâts qui seront occasionnés lorsque les travaux commenceront. Ces vautours veulent construire sur nos espaces verts sans se soucier des dégâts qu’ils peuvent provoquer ». Selon un rapport d’expertise, portant constat sur l’état des lieux, la réalisation de ce type de travaux sur ce site va sûrement nuire à tout édifice situé à environ 10 mètres du chantier. Un site, donc, qui n’est pas approprié à la réalisation de tels ouvrages. « La réalisation de cet ouvrage provoquera la privation en lumière à un bâtiment de la cité en plus du manque d’aération », précise t-on dans ledit rapport d’expertise. « C’est la mafia du foncier qui veut s’accaparer ces espaces verts de notre cité. Mais nous n’allons pas nous laisser faire. Nous ferons notre possible pour faire cesser ce massacre », lancera un autre protestataire. Dans un document adressé au P/APC, ainsi qu’au chef de daïra de Draâ Ben Khedda et au wali de Tizi-Ouzou, les représentants de ladite cité expliquent que « les zones et les terrains exposés aux divers risques, classés selon le degré de vulnérabilité sont transcrits dans le plan d’occupation des sols, sur proposition des services chargés de l’urbanisme territorialement compétents, dans les mêmes formes qui ont prévalu à l’approbation du plan ». Ils réclament, dans un communiqué adressé aux autorités concernées, en septembre dernier,  et dont une copie nous a été transmise, hier, de procéder à « la suspension provisoire de tous les permis de construire délivrés dans le périmètre du POS n°2 et de surseoir à toute délivrance d’acte d’urbanisme dans ce POS, jusqu’à finalisation de l’étude géotechnique». Ne comptant pas baisser les bras, les habitants de la cité concernée se disent « déterminés  et prêts à aller jusqu’au bout » pour empêcher ces constructions sur les espaces verts de leur cité.

Samira Bouabdellah

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