La tenue du conseil de discipline empêchée

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Plusieurs dizaines d’enseignants, affiliés au Cnapest, ont observé hier matin, un sit-in, au niveau de la direction de l’éducation de Bouira pour soutenir un professeur qui devait passer en conseil de discipline. Il s’agit de M. Laidi qui était enseignant au lycée Moqrani d’Aïn Bessem, et qui a constaté selon ses dires, plusieurs «anomalies » dans l’établissement de plusieurs bulletins scolaires. Il se dit victime d’un front mené à son encontre par un clan puissant fortement ancré auprès de la direction de l’éducation. Les faits remontent à la rentrée scolaire 2012-2013 lorsqu’il a été malmené par un agent recruté dans le cadre du filet social qui l’aurait roué de coups. Après avoir établi un rapport en demandant au directeur de l’établissement de le faxer à la direction de l’éducation, le responsable de l’établissement aurait refusé. Suite à quoi, toute une cabale aurait été menée contre lui, jusqu’à le forcer à demander sa mutation vers un autre établissement. Ce n’est qu’hier que cet enseignant devait passer devant le conseil de discipline. Une sanction qui n’a pas été du goût de ses camarades syndicalistes du Cnapest qui sont venus massivement le soutenir et empêcher sa comparution. Pour Messaoudi Zoubir, il s’agit là d’une transgression des droits fondamentaux des syndicalistes, « l’article 50 de la loi 90-14 stipule que nul n’a le droit d’exercer des pressions ou ségrégation à l’encontre de travailleurs en raison de leurs activités syndicales, de même pour l’article 51. L’article 52 dit que les délégués syndicaux sont soumis à la réglementation en vigueur. L’article 53 mentionne que l’employeur n’a pas le droit de sanctionner un délégué syndical en raison de ses activités syndicales par un isolement, un écartement ou autres sanctions disciplinaires. Dans l’article 54, il est dit que si le délégué syndical a faillit à ses obligations professionnelles, l’employeur à le droit de l’ester en conseil de discipline à condition d’avertir, à l’avance, son organisation syndicale ce que le D.E de Bouira n’a pas fait. Il y’a aussi l’instruction 04-87émanant du ministère de l’Education qui stipule que le délégué syndical, objet de poursuite disciplinaire, doit être entendu et s’il le faut, il peut produire un contre rapport… ». Pour les syndicalistes, présents, hier, le sit-in vise à dire non au conseil de discipline : ‘’ On va l’empêcher par tous les moyens légaux et syndicaux. C’est une action de protestation dans plusieurs établissements et c’est un sit-in des membres du conseil de wilaya du Cnapest avec la participation de quelques professeurs volontaires qui ont apporté leurs soutiens au professeur Laidi. Le conseil de discipline n’aura pas lieu advienne qui pourra ! déclare M. Zoubir ‘’ parce qu’il est en violation avec la réglementation en vigueur. ‘’ Le 13 mai prochain, deux autres professeurs seront appelés à comparaître devant le conseil de discipline pour les mêmes raisons et dans les mêmes conjonctures. À ce sujet, notre interlocuteur dira :’’Nous empêcherons, également, ce conseil de discipline.’’ Une délégation a rencontré le SG de la direction de l’éducation, car le premier responsable du secteur s’était rendu à Alger. Les syndicaliste lui ont fait part de leur doléance, à savoir le refus de la tenue de tout conseil de discipline tout en demandant de transmettre cette doléance à qui de droit. Le conseil de wilaya se tiendra, aujourd’hui, pour décider des suites à donner à cette action. À noter que les protestataires brandissaient des pancartes en exigeant le départ du DE. Revendication et position officielle du CNAPEST qui juge que ce dernier est «devenu dangereux pour la stabilité du secteur de l’éducation». Le conseil de discipline n’aura finalement pas eu lieu face à la pression des syndicalistes. À souligner que, suite à cette action de protestation, de nombreux établissements scolaires, en majorité des lycées, étaient en grève.

Hafidh B.

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