Les travailleurs exigent les résultats de la commission d’enquête

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Rien ne va plus au niveau de la laiterie de Draà Ben Khedda. Les problèmes de cette unité ne veulent apparemment pas en finir. En effet, les travailleurs de cette unité de production de lait menacent de renouer avec les mouvements de protestation dans le cas où les résultats de la commission d’enquête, diligentée par les ministères concernés en février 2012 pour enquêter sur la gestion de l’entreprise suite à une grève qui aura durée environ cinq mois, à partir d’octobre 2011, ne sont pas dévoilés, a-t-on appris auprès de certains d’entre eux. « Aux dernières décisions prises par les responsables de la commission d’enquête diligentée par les ministères concernés, les travailleurs ont repris leur activité normale, en attendant les résultats pratiques sur le terrain. Cependant, les raisons essentielles ayant été à l’origine du conflit sont toujours d’actualité et les engagements pris autour de ce problème n’ont pas connu de début d’exécution », lit-on sur un communiqué signé par le collectif des travailleurs de ladite entreprise, dont une copie a été transmise à la rédaction, hier, par un groupe de travailleurs. Pour rappel, une grève d’environ cinq mois avait été observée par le collectif les travailleurs de cette laiterie à partir du 9 octobre 2011. Le déclenchement de ce mouvement de protestation, qui avait pénalisé tout la région, a été selon les travailleurs, fait « suite à la découverte d’un lot important de poudre périmée, de très mauvaise qualité laquelle fut injectée dans le cycle de production en la mélangeant avec une autre poudre de lait répondant aux normes en matière de qualité ». Les rédacteurs du document ajoutent : « Ce constat a été confirmé par le contrôle, prouvant incontestablement cette anomalie, par le biais d’une commission ministérielle chargeant la DCP de Tizi-Ouzou pour statuer définitivement sur la véracité de nos informations. A titre d’information, nous portons à votre connaissance que nous n’avons jamais été destinataires d’une copie du procès verbal de ce constat, malgré la présence de notre secrétaire général et de notre section syndicale au niveau de cette commission. Apparemment, on ne veut pas porter à la connaissance du collectif des travailleurs, à l’origine de cette demande, ainsi qu’à l’opinion publique, les résultats de cette commission». Il est souligné dans le même document que le non respect du cahier des charges, notamment dans la majeure partie des prescriptions convenues, ainsi que le non respect de la convention de l’ONIL, dans sa partie relative aux normes de fabrication, notamment dans sa teneur en matière grasse, et les prescriptions réglementaires en matière de dosage, et autres, sont également à l’origine de ce débrayage.  « Le fait saillant dans ce constat est d’ordre économique, en raison de l’affectation du produit subventionné par l’état à la fabrication de produits laitiers à plus grande plus-value financière », ont-ils écrit. Dans ce document, les travailleurs indiquent que « certaines informations fortes persistantes font état de la vente de lait cru en l’état, alors que ce produit est compensé par le versement d’une contrepartie par l’état sous forme d’encouragement aux transformateurs ». Les rédacteurs du communiqué concluent leur document en affirmant que « l’activité de l’unité n’a pas connu l’essor projeté à travers les engagements contractuels du repreneur et le rendement actuel de l’unité équivaut à celui enregistré au moment de la cession.  Quant aux investissements projetés en matière d’équipements, les seul constats visuel et comptable sont à eux seuls des paramètres d’appréciation de cet immobilisme qui s’inscrit dans une logique économique implacable, qui consiste à rentabiliser au maximum les moyens de production pour en tirer des bénéfices substantiels sans risque d’investissement ».

Samira Bouabdellah

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