La tristesse mais aussi la colère étaient, hier, visibles sur les visages à Tala Khellil, dans la commune de Béni Douala, lors de l’enterrement du jeune Ali Laceuk, retrouvé pour mercredi dernier, mort dans un puits du côté de Naciria, la wilaya de Boumerdès.
Ils sont venus très nombreux pour rendre un ultime hommage à Ali, enlevé le 22 février dernier à quelques mètres de chez lui. Une foule immense est venue compatir à la douleur de la famille qui était sans nouvelles de son fils depuis plus de deux mois. Le village natal s’avéra trop exigu pour contenir tout ce monde qui a convergé vers le village. Dans l’après-midi, aux environs de 16 h, autorités locales, comités des villages de toute la daïra de Béni Douala, le directeur des affaires religieuse, des journalistes et beaucoup d’anonymes ont rempli la place du village. Une atmosphère très tendue y régnait. Tous les présents étaient unanimes à condamner les auteurs de ce lâche assassinat. « C’est inadmissible ! Des criminels imposent leur loi à toute la Kabylie et personne ne bouge le petit doigt. La région subit une insécurité totale depuis plus d’une décennie. Mais jusqu’à quand ? Aujourd’hui, c’est Ali, et demain à qui le tour ? », lança un habitant du village. Khaled, le frère de la victime, la voix serrée, cria : « Ou est la justice ? Où sont les services de sécurités ? Mon frère a été kidnappé par une personne que nous avons signalée aux services de sécurité de la daïra de Béni Douala et de la wilaya ». Il ajoutera : « Le procureur de la république a refusé catégoriquement la détention du suspect à cause de manque de preuves et voila le résultat ! ». Il poursuivra, révolté : « A quoi servirait l’arrestation de l’auteur de cet assassinat maintenant ? Le mal est fait ! ». Il est à rappeler qu’Ali Laceuk a été enlevé dans l’après-midi du vendredi 22 février dernier, tout près de chez lui. La famille avait en effet déposé plainte contre le suspect. Une mobilisation sans précédant fut organisée, grève générale, marche, sit-in devant la justice et la wilaya. Le dit suspect a été interpellé mais il a été relâché au bout de 24 h de détention, faute de preuves. La wilaya de Tizi-Ouzou enregistre ainsi son deuxième cas du genre, en l’espace de quelques mois. En octobre 2012, le jeune Aghiles Hadjou de la commune d’Azeffoun était assassiné de la même façon. Ce phénomène des kidnappings ne cesse de défrayer la chronique dans la wilaya de Tizi-Ouzou, plongeant les familles dans le désarroi et même le deuil. Les services concernés sont plus que jamais appelés à multiplier leur efforts pour mettre un terme à cette situation révoltante !
A. G.