Dans la matinée d’avant-hier mardi, les villageois d’Ikovaâne, une localité située à environ 8 kilomètres du chef-lieu de la commune Aïn-Zaouïa, dans le douar de Boumahni, ont procédé à la fermeture du siège de leur APC.
Ils ont voulu attirer l’attention des différents responsables sur la pénible situation qu’ils endurent depuis plus de deux années. Ils réclamaient leur recasement. Sur une grande banderole qu’ils avaient accrochée au portail de la mairie, l’on pouvait lire : « Sinistrés du village Ikovaane, dénonçons l’absence totale des autorités quant au règlement de notre situation lamentable qui dure depuis plus de deux années ». M. Slimane Amani, le président du comité dudit village, nous expliquera que les 33 familles sinistrées, après le glissement de terrain qui eut lieu le 03 mars 2011 et qui a endommagé toutes leurs habitations (évènement rapporté sur ces mêmes colonnes), avaient été recasées provisoirement dans des écoles ou à la maison de jeunes et que les autorités s’étaient engagées à régler très rapide leur situation :« Nous demandons juste notre droit au relogement, ni plus ni moins », nous déclare notre interlocuteur. Il précisera qu’avant de prendre la décision de fermer le siège de l’APC, des démarches avaient été effectuées auprès du premier magistrat de la localité : « nous avons demandé des engagements écrits. Nous voulions des logements. Mais le maire fut incapable de répondre à nos exigences. Nous avons alors décidé de cette action et nous comptons la radicaliser en fermant la RN30 si aucune réponse ne nous est donnée ». Un père de famille nous dira : « Nous vivons avec nos enfants dans des conditions plus que lamentables. Nous partageons une même classe avec trois autres familles, séparés par de simples cloisons en contreplaqué. Nous n’avons plus aucune intimité ». Plusieurs autres pères de familles nous raconteront le calvaire qu’ils vivent au quotidien à cause de tous les problèmes inhérents à leurs installations précaires. Le manque d’étanchéité l’humidité des locaux et la difficulté de s’approvisionner en eau et en électricité. M. Marzouk Haddadi, le P/APC, entouré de membres de son exécutif vint à notre rencontre et nous donna sa version des faits : « Pour le problème posé par les habitants du village Ikovaâne, à savoir leur recasement définitif, l’APC n’a jamais fermé les portes du dialogue depuis son installation, d’autant plus que des solutions peuvent être envisagées et même préconisées. Néanmoins, les décisions doivent être prises en concertation avec toutes les parties concernées, d’une part le comité du douar de Boumahni qui a pris en charge ce dossier et d’autre part les différentes autorités, à commencer par l’APC et la daïra ainsi que les services de la wilaya ». Il ajoutera que pour le moment il n’y avait aucune solution immédiate de recasement : « Il n’y a pour le moment aucun nouveau programme de construction de logements. Toutefois, nous avons deux projet en chantier, l’un de 120 et un autre de 40 logements, mais nous ne pouvons prendre aucune décision avant leur achèvement », nous a-t-il annoncé. Il ajoutera par ailleurs qu’un rendez-vous avait été pris avec les services de la wilaya (DUC et DLEP) pour discuter du problème mais que les villageois ont refusé l’idée. Concernant le glissement de terrain du village Ikovaâne, il avait pour rappel été causé par des travaux inachevés de l’assainissement. Un autre avait également eu lieu, à quatre cents mètres plus loin, au village Aït Saïd OuM’hamed, mais celui-ci n’avait heureusement engendré aucun dégât. L’APC avait d’ailleurs entrepris des démarches pour la désignation d’un laboratoire compétent pour déterminer les véritables causes de ces sinistres.
Essaïd Mouas

