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Les prisonniers relaxés

Le tribunal de Bouira s’est prononcé avant-hier jeudi, pour la relaxe pure et simple, en faveur des douze jeunes issus de la localité Takerboust, relevant de la commune d’Aghbalou, arrêtés au lendemain des élections municipales du 29 novembre dernier.

Il était notamment reproché à ces jeunes d’avoir organisé « des attroupements illicites, dégradations de biens publics, incitation à l’émeute, coups et blessures envers des agents des forces de l’ordre, vols,…etc. » Ainsi, tôt dans la matinée de jeudi dernier, des dizaines de citoyens, la plupart originaire d’Aghbalou, sont venus en masse et ont organisé devant le siège du Palais de justice de Bouira, un rassemblement de soutien pour leurs camardes. Ils ont porté des affiches sur lesquelles pouvait lire notamment « Libérez nos enfants ! », « Non à l’injustice, nos jeunes sont innocents ! » ou encore « Libérez nos prisonniers politiques !». Dans la foulée, M. Messaoudi Zoubir, coordinateur de ce comité de soutien, lira une déclaration qu’il a remise, par la suite, au procureur de la République de Bouira, par l’intermédiaire de l’un des avocats de la défense. Dans ce document, l’orateur a souligné le fait que ces jeunes sont « des victimes de certaines circonstances comme : la précarité et la misère sociale qui prévalent au niveau de Takerboust, la gabegie dans la gestion des affaires de la commune et la manipulation de certaines personnes… ». À ce moment-là tout le monde espérait la libération de ces jeunes dont le plus âgé ne dépasse pas la vingtaine. Au fil des heures, la tension devenait de plus en plus perceptible sur les visages et l’angoisse d’une hypothétique condamnation venait hanter les esprits. À l’intérieur du tribunal, les parents des détenus étaient inquiets. Après avoir terminé avec les affaires de droit commun, le juge ouvrira enfin le dossier des détenus de Takerboust. Après plus de quatre heures de procès où  les avocats de la défense et le ministère Public ont plaidé pour les uns et exposé les faits pour les autres, le juge s’est retiré quelques minutes pour délibérer et rendre son verdict. Il réapparaîtra quelques minutes plus tard pour annoncer le verdict tant attendu : L’acquittement pour onze d’entre eux et un devra encore purger dix jours, avant sa relaxe prévue le 19 mai prochain. À peine le verdict annoncé une véritable délivrance s’est emparée de toute l’assistance.

R. B.

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