par Amar Naït Messaoud
L’on a visiblement du mal à percevoir, douze mois après le scrutin, les résultats des boniments et promesses débités par les candidats aux législatives du 10 mai 2012. Le pays qui évolue sur des charbons ardents, aussi bien sur le plan politique que socioéconomique, est toujours à la recherche de la voie de salut qui le ferait projeter dans l’orbite des états démocratiques et modernes. Le front social s’enflamme, s’exacerbe, s’élargit et fait parfois dans la surenchère. Le chômage n’est pas près d’être endigué; le banditisme et la violence sociale s’inscrivent dans la durée en repoussant et en tenant en respect l’autorité de l’État; la scène politique est minée; elle se vide; elle tente de se reconstruire, mais les forces d’inertie et des interférences occultes s’y opposent. Que sont les animateurs de l’ancienne Alliance présidentielle devenus? Ses deux grands piliers, le FLN et le RND, n’ont même plus de secrétaire général. Alors que la logique aurait voulu que la révision constitutionnelle soit menée et exécutée par l’Assemblée populaire nationale, l’on est réduit à la confier à une commission de cinq techniciens du droit. Le débat n’est pas convoqué à moins d’une année des élections présidentielles. Le président de la République, dont on longtemps on a longtemps discuté la probabilité qu’il se représente pour briguer un quatrième mandat, est affecté dans sa santé. Le faux débat reprendra de plus belle, sur un fond de rumeurs et de cancans. Pour la énième fois, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, se déplace au Sud du pays- ce samedi, il est à Laghouat- pour apaiser un front social menaçant et une colère populaire rampante. Les élus de la deuxième Chambre parlementaire n’arrivent à provoquer ou à convoquer aucun débat, un an après les élections législatives. Ils font, par contre parler d’eux, au cours de ces derniers jours. Ils vont, apparemment, bénéficier d’une augmentation salariale de dix millions de centimes, eux qui n’ont pu traiter des chômeurs du Sud dans l’enceinte de l’hémicycle. La ville de Ouargla a été prise d’assaut à deux reprises au cours de ces deux derniers mois. Un véritable état de siège y fur décrété; l’APN restera de marbre. Les dizaines de protestations, d’émeutes et de barricades qui ont sanctionné la mauvaise distribution de logement sociaux à travers les daïras du pays n’ont pas pu trouver leur prolongement ou une écoute dans le boulevard Zighoud Youcef. Sans doute que l’on a vu grand! A la nouvelle Assemblée, il semble que l’ait tenu coûte que coûte à confier certaines réformes du genre secteur de l’audiovisuel, lequel fait partie des réformes promises par Bouteflika en avril 2011. L’on a pu remarquer la pauvreté qui caractérise parfois les sessions des questions orales adressées aux ministres. Il y a des députés qui n’arrivent pas à dépasser le mandat que leur a confié leur circonscription géographique. Ils deviennent alors les syndicalistes à la petite semaine de leur lieu de naissance (réclamer un hôpital, une route, un barrage hydraulique,…), en faisant fi de tous les critères d’aménagement du territoire et des politiques sectorielles. De quoi n’avaient pas traité les candidats de 2012 aux législatives? Quels thèmes auraient-ils manqués? Du cadre de vie du citoyen, à la politique internationale, en passant par les investissements et l’écologie, ils se sont permis toutes sortes d’ « analyses » dans leurs harangues. Dans le quasi vide politique que la nation vit en ce moment- partis effondrés, malgré le nombre de formations agréées (plus de 50) ou à cause justement de ce nombre, président malade, un Premier ministre seul sur le front social, au Sud comme au Nord-quel peut être l’apport de l’Assemblée populaire nationale, laquelle est censée exprimer l’idéal de représentativité politique? Un député vient d’établir, sur un plateau de télévision, la moyenne de travail des ces élus du peuple; soit exactement 12 jours par mois, pendant cinq ans! Où est le reste de l’engagement politique? Où sont les permanences censées animer la vie politique locale et recevoir les doléances des citoyens?
A. N. M.