Plusieurs dizaines de professeurs et enseignants, affiliés au Cnapest-Elargi, se sont donnés rendez-vous, hier matin, devant le parvis de la direction de l’éducation pour apporter leur soutien à deux enseignants du lycée de Taghzout qui étaient traduits devant le conseil de discipline, mais aussi pour exiger le départ du directeur de l’éducation. Un DE qui, visiblement, n’est plus en odeur de sainteté parmi le personnel enseignant, du moins celui du Cnapest. Le mot « dégage» était sur toutes les lèvres et inscrit sur de nombreuses pancartes brandies par les protestataires à l’adresse du premier responsable de l’éducation de la wilaya. Après la prise de parole de M. Chérif Ouali, coordinateur du Cnapest de wilaya, plusieurs syndicalistes se sont succédés sur le perron de la DE pour dénoncer «les agissements arbitraires» et «l’attitude irresponsable du DE». Parmi les enseignants, ayant répondu présents à cette action, des représentants des wilayas de Béjaïa, Constantine, Blida, Boumerdès, Aïn Defla, Tizi-Ouzou, Alger (trois circonscriptions), Médéa et M’sila. Autant de monde qui criait à gorges déployées «ad iruh» ou «irhal». M. Laïdi, enseignant radié jeudi dernier, a également pris la parole pour dénoncer ce qu’il qualifie de «comédie burlesque de bas étage » concernant sa radiation. «Le DE et ses relais n’arriveront jamais à briser la dynamique du Cnapest, même si j’ai été injustement radié du corps enseignant, mes camarades veilleront à ce que de telles injustices ne se reproduiront plus jamais… », dira-t-il Pour Messaoudi Zoubir, membre du Cnapest, il s’agit là d’une transgression des droits fondamentaux des syndicalistes : «L’article 50 de la loi 90-14 stipule que nul n’a le droit d’exercer des pressions ou ségrégation à l’encontre de travailleurs en raison de leurs activités syndicales, de même pour l’article 51. L’article 52 aussi est clair en disant que les délégués syndicaux sont soumis à la réglementation en vigueur. L’article 53, quant à lui, mentionne que l’employeur n’a pas le droit de sanctionner un délégué syndical en raison de ses activités syndicales, l’isoler, l’écarter, ou d’exercer sur lui d’autres sanctions disciplinaires.
Dans l’article 54, il est dit que si le délégué syndical a failli à ses obligations professionnelles, l’employeur a le droit de le traduire en conseil de discipline à condition d’avertir à l’avance son organisation syndicale, ce que le DE de Bouira n’a pas fait. Il y a aussi l’instruction 04-87, émanant du ministère de l’Education, qui stipule que le délégué syndical, objet de poursuite disciplinaire, doit être entendu et même s’il faut, il peut produire un contre rapport…’’. Pour les syndicalistes présents, hier, le sit-in vise à dire non au conseil de discipline non fondée juridiquement à l’encontre de deux syndicalistes du lycée de Taghzout, à savoir Rabhi Saïd et Malek Abdennour, et exiger l’éviction du directeur de l’éducation et d’annuler la décision de la radiation du professeur Laïdi M’Hamed. Pour ce faire, les syndicalistes du Cnapest n’ont pas hésité à brandir l’artillerie lourde en décidant de « s’assurer de la non-réception des convocations des examens officiels, le report des compositions programmées pour cette semaine et une marche à partir du siège de la wilaya vers la direction de l’Education, programmée pour jeudi prochain ». Des décisions et des perturbations qui risquent sérieusement de pénaliser une fois de plus les élèves des classes d’examen. Aux environs de 14h00, il a été décidé de reporter le conseil de discipline à une date ultérieure, car un membre de la commission paritaire s’est absenté.
La date exacte du prochain conseil n’est pas encore mentionnée. Une sorte de sursis pour les deux enseignants du lycée de Taghzout qui ont bénéficié du soutien du Cnapest qui réitère sa détermination jusqu’à ce que les revendications aboutissent.
Hafidh. B.