Véritable locomotive du football algérien des décennies durant, la JS Kabyle est devenue, aujourd’hui, un simple wagon vaguant au gré des humeurs de ses nouveaux dirigeants. Il est, en effet, loin le temps où la JSK dominait le football algérien en long et en large, écrasant sur son passage toutes les équipes. Les nostalgiques du fameux Jumbo-Jet ont toujours en mémoire la saison 1985/1986 où les camarades d’Ali Fergani avaient réussi à remporter le titre de champion d’Algérie avec… 18 points d’avance sur leur poursuivant immédiat. Cette saison là les Canaris avaient réussi à battre tous les records, suscitant l’admiration de tout le monde. Qui ne souvient pas de la fameuse boutade de l’ex-coach de l’AS Ain M’Lila, dont l’équipe avait reçu une raclée de la part de la JSK au stade de Tizi-Ouzou sur le score sans appel de 8 buts à 0 ?. « Toutes les équipes qui joueront à Tizi contre la JSK vont passer à la moulinette », avait déclaré cette saison là l’entraineur de l’ASAM à l’adresse des journalistes. Sa prophétie s’est concrétisée et la JSK avait remporté l’ensemble de ses rencontres à domicile, avec à la clé le fameux 11 à 0 contre la formation de la JHD (ex DNC), aujourd’hui disparue. Cette parallèle est destinée aux dirigeants d’aujourd’hui, qui ont rendu la JSK une simple équipe qui n’arrive même pas à gagner à domicile. La faute incombe, en premier lieu, à cette nouvelle caste de dirigeants qui n’ont aucun lien avec le monde du football, ni avec celui de l’argent. Ils sont à la JSK juste pour se faire un nom et se frayer un chemin dans le monde des affaires ou celui de la politique. Depuis son passage du statut de club mateur à celui de société par actions, suite à la nouvelle politique de professionnalisation du football national, la JSK n’a pas changé d’un iota. Pire encore, aujourd’hui, personne ne sait comment fonctionne le club. Constitué en SSPA au capital de 100 millions de centimes, a raison de 100 actions d’une valeur de 10.000 DA chacune, le Conseil d’administration de la SSPA est composé aujourd’hui, de personnes ayant acquis trois actions, soit l’équivalent de 30.000 DA, et le CSA est majoritaire avec 70% soit (700.000 DA). Présidé depuis la dernière AG élective par Samy Idres, le CSA est, en théorie, l’actionnaire majoritaire de la SSPA/JSK, ce qui lui ouvre droit à la présidence du conseil d’administration, comme cela se fait dans toutes les sociétés par actions. Mais devant le flou juridique entretenu par les pouvoirs publics, les choses se passent autrement à la JSK, comme c’est le cas d’ailleurs dans pratiquement tous les clubs du pays. L’épisode d’Omar Ghrib au sein du MCA illustre parfaitement le laisser-aller dans la gestion des clubs où des personnes n’ayant aucun statut se proclament dirigeants. Une question mérite d’être posée : Existe-t-il un organigramme au sein de la JSK ? La réponse est non. Dans un club qui se respecte et qui se dit professionnel de surcroit, chaque responsable a une tâche bien définie. Que ce soit le volet technique, juridique, financier, sécuritaire ou logistique, personne ne sait qui fait quoi à la JSK. On nous annonce que telle personne est DG de la SSPA, une autre est coordinateur de la section football, untel est président de la même section… mais aucun parmi ces personnes ne peut prendre de décision sans l’aval du chef suprême.
Quand Hannachi recherche la crédibilité chez de jeunes anciens joueurs
L’autre question qui taraude l’esprit des supporters est relative à cette politique de Hannachi qui, à chaque fois qu’il se sent acculé par les supporters, annonce sa démission avant de réapparaitre quelques jours plus tard comme si de rien n’était. N’a-t-il pas déclaré il y a à moins d’un mois, qu’il quittera son poste à l’issue de la finale de la coupe d’Algérie disputée par les Cadets de la JSK contre l’ESS ? Cela est devenu une litanie au point où les supporters les plus naïfs de la JSK ne croient plus aux annonces du président. Ce dernier, qui a tenu tête la saison dernière à ce qu’on appelait à l’époque l’opposition, a réussi à faire le vide autour du club, allant jusqu’à défier toute personne capable de ramener de l’argent de venir prendre les rênes du club. Passée la tempête, Hannachi a réussi à recoller les morceaux et reconstruire le puzzle lui permettant, ainsi, de garder son trône, aidé il faut l’admettre par le silence de l’opposition, qui au fil des jours s’est avérée un feu de paille. Afin de calmer les esprits les plus virulents, le président est allé rechercher de la crédibilité chez les « jeunes » anciens joueurs, en leur confiant des postes au sein du club. Après Mourad Karouf, auquel Hannachi avait accordé le poste d’entraineur en chef à la fin de la saison passée, ensuite celui de coach adjoint aux côtés de Fabbro, avant de le nommer à la tête des jeunes catégories, et le recrutement de Rezki Amrouche aux côtés de l’ex-cocah Nacer Sandjak, voila le retour de Karim Doudène au poste de manager général, en attendant le probable come-back de Hakim Medane aux affaires du club. Une politique qui ne fait plus recette, mais que le président semble apprécier à merveille, lui qui fait toujours sien l’adage : « après moi c’est le déluge ! ».
Rachid B.