Marche des étudiants de Tamazight

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Le collectif des étudiants et diplômés amazighs, en collaboration avec le comité du département de langue et culture amazighs ont organisés, hier, une marche pour marquer la journée de l’étudiant, le 19 mai. Pour rappel, en ce même jour de l’année 1956, et suite un appel du FLN les exhortant à rejoindre la révolution, les étudiants algériens ont déserté en masse les lycées et les universités, pour rejoindre le maquis et participer à la lutte de libération nationale.  Hier, ils étaient une centaine d’étudiants à marcher à Tizi-Ouzou, du campus Hasnaoua de l’université Mouloud Mammeri en direction de la cité administrative, portant des banderoles où l’on pouvait lire, entre autres, « Pour l’officialisation de tamazight », «Algérie algérienne», « Abolition du caractère facultatif de l’enseignement de Tamazight ».  Des membres de comités de villages, d’associations, de comités estudiantins de l’université Mouloud Mammeri, de syndicats autonomes, ainsi que des militants de partis politiques ont également pris part à cette marche, à l’appel du collectif des étudiants et diplômés amazighs. Dans une déclaration qui nous à été remise par les organisateurs, sous forme de lettre ouverte à l’adresse du Président de la République, il est écrit : « Monsieur le Président, nous avons choisi cette date du 19 mai, qui coïncide avec l’appel du FLN en 1956 aux étudiants à rejoindre les maquis de la guerre de libération. Nous avons senti le devoir de reprendre le flambeau de nos prédécesseurs et de nous comporter, ainsi, comme des hommes libres pour vous rappeler que l’Amazighité de l’Algérie reste toujours un complexe que l’Etat craint de dépasser (…). Monsieur le Président, nous en appelons à votre haute autorité pour que, lors de la prochaine révision de la Constitution, l’Amazighité soit reconnue dans toute ses dimensions, notamment historique, civilisationnelle, culturelle et linguistique. Que la langue amazighe soit une langue nationale et officielle et que l’Etat œuvre à l’application d’un plan d’urgence et sincère pour la langue amazighe, dont nous souhaitons la généralisation immédiate de l’enseignement de cette langue dés le préscolaire ». Le document qui nous a été remis par les organisateurs inclut leurs revendications qui sont « l’abolition du caractère facultatif de l’enseignement de tamazight, la valorisation du diplôme de langue et culture amazighes, l’officialisation de l’usage de l’alphabet phonétique international dans l’enseignement, notamment dans les régions où elle est utilisés depuis près de 20 ans, la généralisation de l’enseignement de la langue amazighe au niveau de tous les paliers, préscolaire, primaire, moyens et secondaire… ». 

Karima Talis

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