Le laboratoire de cytologie débordé

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Le laboratoire de cytologie, relevant de l’EPSP d’Ahnif, installé à l’étage supérieur de la polyclinique de la même commune, permet le dépistage du cancer du col de l’utérus.

Etant l’unique laboratoire au niveau de la wilaya de Bouira, il fait face à un impressionnant afflux qui dépasse de très loin ses capacités. Le personnel qualifié de ce service est réduit à 02 spécialistes en SCREENER, un biologiste et un médecin, qui prennent en charge les échantillons des frottis pour le dépistage, et une biologiste rémunérée de surcroît dans le cadre du pré-emploi. Cette dernière s’occupe de l’opération d’enregistrement des échantillons, de l’organisation du laboratoire et, enfin, du classement des archives, un travail pour ainsi dire énorme. Ce qui ne laisse aucun répit aux spécialistes, qui n’ont même pas de remplaçants.  Nous apprenons que tous les échantillons des frottis du secteur étatique de la santé EPH et EPSP, ainsi que ceux prélevés par les médecins des cabinets privés à travers toute la wilaya, en plus des centaines d’échantillons prélevés lors des campagnes cycliques de dépistage du cancer menées à travers l’ensemble des structures de la santé de la wilaya, sont centralisés au niveau du laboratoire de cytologie d’Ahnif. Ce qui souligne, de manière claire, le volume de la tâche à laquelle fait face le personnel, qui, de plus, ne dispose que de 2 pièces exiguës. Le docteur Khellal, exténué et la mine défaite, releva la tête du microscope auquel il était collé pour nous dire : « Rien que pour la période allant de janvier à mai de l’année en cours, pas moins de 800 échantillons ont été traités ». Le praticien nous apprendra, aussi, que chaque échantillon fait objet d’un compte-rendu individuel. Le médecin souhaite un renforcement immédiat de l’effectif en spécialistes en la matière, en attendant l’ouverture d’autres laboratoires de ce genre, à raison d’un laboratoire par daïra au minimum. Seule manière, selon lui, d’arriver à une maîtrise et une bonne prise en charge de cette effroyable maladie, dont le nombre de patients ne cesse d’augmenter d’année en année. Comme il déplore, sur un autre volet, de n’avoir, lui et son collègue, bénéficié d’aucun stage de recyclage, depuis leur prise de fonction en 2006, « alors que, chaque année, des stages sont programmés à l’étranger au profit des praticiens intervenant dans cette spécialité à travers le territoire national, pour leur permettre d’être à jour avec la technologie de pointe et l’évolution de la science dans ce domaine », dira-t-il. Est-il concevable que l’une des wilayas les plus peuplées du pays, tourne avec un seul et unique laboratoire de dépistage de cette maladie qui fait des ravages au sein de la population. De plus, ce laboratoire est niché en zone rurale difficile d’accès. Le cas de ce laboratoire doit faire objet d’un intérêt particulier de la part des autorités et des responsables de la santé.

Oulaid Soualah

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