Le ministre du Commerce avait déclaré que la commission mixte, chargée de l’évaluation du prix du pain, avait fixé à 8 DA la baguette de pain ordinaire et à 10 DA celle de l’amélioré.
Après avoir décidé unilatéralement, lors de l’assemblée générale tenue, jeudi dernier, à la Maison de la culture Taos Amrouche, d’augmenter, à partir d’avant-hier, le prix du pain de 2,50 DA pour le porter à 10 dinars la baguette, les boulangers se sont rétractés, pour leur majorité et continuent d’appliquer l’ancien prix, soit 7,50 DA l’unité. Ce revirement serait dû à la pression des services de la direction du contrôle de la qualité et des prix qui tiennent à faire respecter la réglementation en la matière, laquelle stipule que ce produit de base ne peut être augmenté par la seule volonté des producteurs. D’ailleurs le ministre du Commerce avait déclaré que la commission mixte chargée de l’évaluation du prix du pain l’avait fixé à 8 DA la baguette de pain ordinaire et à 10 DA pour celui amélioré. Nos tentatives de joindre l’Union locale des commerçants et les services de la direction du contrôle de la qualité et des prix, pour en savoir plus, étaient, malheureusement, vaines. La décision controversée de l’augmentation du prix du pain a fait réagir, également, les consommateurs, qui ne savent plus à quel saint se vouer tellement l’inflation galopante de tous les produits les appauvrit de plus en plus. « Qu’on augmente certains produits de luxe, on peut l’admettre, mais de là à toucher au pain, produit vital, c’en est trop. S’ils veulent augmenter la baguette à 10 DA, soit, mais qu’ils en fassent de vraies baguettes de 250 grammes et non pas de 150 grammes comme c’est le cas présentement », dira Mahmoud, un père de famille retraité. Alors que dans un passé récent, les boulangers ne produisaient que deux variétés de pain, la baguette et le gros pain, aujourd’hui, on trouve une bonne dizaine de variétés, différentes par leurs poids, formes et qualités de la croûte ou de la mie, du fait que les artisans recourent à un mode de fabrication spécifique et à l’utilisation d’ingrédients particuliers comme, par exemple, l’olive, pour le pain dit à l’olive. Les boulangeries restent les commerces de détail de proximité les plus fréquentés, de par le fait que ce produit est indispensable et vital pour l’algérien.
A. Gana

