Tension sur le lait en sachet !

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S’il y a bien un produit de première nécessité qui se fait désirer, ces jours-ci, à Seddouk, c’est bien le lait en sachet. 

La ville de Seddouk compte pourtant des dizaines d’épiceries en alimentation générale et quelques cinq supérettes, mais le nombre qui commercialise le lait en sachet reste insignifiant, ce qui a provoqué une tension sur ce produit qui dure depuis de longs mois. Donc pour prétendre d’acheter cette denrée rare, il faut vraiment se lever tôt et faire une chaine de quelques heures. « Les murmures qui tournent parfois aux chamailleries me font réveiller avant le levée du jour. Certains citoyens sortent de la mosquée et se dirigent droit vers la porte de mon commerce pour faire la chaine », dira un commerçant. « A l’usine on nous donne pas le quota demandé sinon je prélèverai, chaque jour, un quota conséquent pour satisfaire toute la population de cette ville», a ajouté ce commerçant. Des fois c’est la foire d’empoigne qui s’installe. Dans les villages le problème est multiple. Non seulement le lait en sachet se fait rare, mais il est vendu à 27 et 28 dinars l’unité. Certains commerçants indélicats remettent sur le tapis certaines pratiques qui ont existées durant les années de monopole, qui est un procédé interdit par la loi, notamment, quand il concerne un produit de première nécessité. Quelques un réservent la vente du lait en sachet exclusivement pour leurs clientèles assidues, tandis que d’autres exigent des ventes concomitantes en parallèle. « Je suis parti avec un voisin chez un commerçant du village pour acheter du lait en sachet. Le commerçant ne s’est pas gêné à donner deux sachets pour le voisin tout en refusant de me servir, prétextant que ce sont les deux sachets qui lui restaient. En sortant du magasin, j’attendais un moment dehors quand j’ai vu un autre citoyen sortir avec deux sachets à la main. Je suis retourné chez le commerçant pour lui reprocher sa pratique de deux poids et deux mesures et ce n’est qu’en le menaçant de déposer plainte à la police que j’ai eu droit à deux sachets de lait comme tout le monde », a expliqué un citoyen.  Autre aléas, le prix de la baguette du pain qui est passé cette semaine, de 8 à 10 dinars sous les yeux ahuris des consommateurs qui ont vu à la télévision le ministre du commerce déclarer, que le prix du pain ne changera pas. C’est l’absence de contrôle qui fait qu’une anarchie s’installe progressivement dans la vente des produits de première nécessité. Il est temps pour les pouvoirs publics de mettre en applications les lois régissant le secteur commercial dans l’optique de protéger les intérêts du consommateur sujet à toutes les arnaques. A Seddouk par exemple, quand vous verrez tous les magasins fermés en même temps, il ne faut pas s’étonner qu’il y ait passage des contrôleurs des prix. La nouvelle se répand par téléphone comme une trainée de poudre.            

 L. Beddar              

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