En annonçant, depuis Souk Ahras, qu’il ne se portera pas candidat au poste de SG du FLN, Abderrahmane Belayat, coordinateur du bureau politique, cherche, selon les redresseurs, à éviter de n’être qu’un lièvre.
En réalité cette assertion confirme, si besoin est, que la désignation d’un secrétaire général du FLN est une question qui dépasse les arcanes du parti. Parfois de manière tranchée, certains pro-Belkhadem affirment que si le FLN n’a toujours pas de secrétaire général, c’est en partie dû à la situation actuelle que vit le pays. Comprendre par là que la maladie du Président Bouteflika a tout remis en cause et que des voix auraient même suggéré d’attendre que le président soit rétabli pour se consacrer à nouveau à la désignation du remplaçant de Belkhadem. Si les propos de Belayat sonnent plutôt comme un aveu d’impuissance, lui qui avait, en principe, pour rôle de tenir compte des propositions de toutes les parties et d’arriver à une position qui puisse arranger les deux camps en « conflit », il ne peut faire croire qu’il n’y aura point de concessions pour la désignation d’un secrétaire général, poste resté vacant depuis fin janvier dernier. Ce pourquoi, tout en persistant à faire croire que le FLN reviendra grandi après la désignation d’un SG, Belayat n’a pas mis de gants pour assener une vérité que les redresseurs ne veulent même pas en entendre parler. En effet, à la question de savoir si ce qui se dit à propos de l’intention de Belkhadem de se porter candidat pour succéder à lui-même est de nature à faire durer la vacance du poste de SG du parti, il a clairement fait savoir que « c’est une question délicate, elle est simplement sensible. M. Belkhadem, après le vote du 31 janvier, a continué à bénéficier de la qualité de membre du CC. Rien ne lui interdit statutairement d’être candidat. Mais ceux qui ont voté contre la confirmation de la confiance, invoquent une question d’éthique en disant que si le CC lui a retiré sa confiance, il ne peut pas, décemment, se contredire, sinon ce serait un jeu de gamins. Cet argument n’est pas négligeable, mais il est nécessairement atténué par le fait que M. Belkhadem n’a pas été sanctionné par une résolution du CC lui faisant supporter d’éventuelles fautes dans la gestion du parti, en rappelant que c’est lui-même qui a voulu trancher cette situation par le recours à l’urne ». Or, la révision de la constitution est imminente et les choses ne semblent pas s’arranger du coté de Hydra. Sur ce plan là Belayat a fait savoir que « le rôle du FLN est entier, et ce conformément à la Constitution, et ensuite à notre statut de parti majoritaire et, faut-il le rappeler, en fonction aussi du poids historique spécifique que nous avons, d’avoir participé à la conception et à la pratique constitutionnelle depuis 1962. Il ne faut pas oublier que l’auteur de l’initiative de la révision constitutionnelle, qui est le Président de la République, est aussi le président du parti. Donc, nous sommes sûrs que la vision, la conception et l’organisation architecturale de la Constitution vont refléter ce que propose et ressent le parti en la matière, même sans un SG ». Décidément, l’opacité qui entoure cette question de désignation d’un SG à la tète du FLN n’est pas pour arranger les choses au sein de ce parti ou les clivages s’accentuent.
Ferhat Zafane