Daniel Bourguet rend hommage à Matoub

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Dans le cadre des activités de la fondation Anna Lindh euro-méditerranéenne de dialogue entre les cultures, L’Etoile Culturelle d’Akbou a organisé un gala artistique animé par le groupe français Bangril en compagnie du groupe algérien Slas, le 28 mai dernier, à la salle de Cinéma d’Akbou.

Ce spectacle était placé sous le signe de l’amitié franco-algérienne et se voulait un hommage à deux hommes : le grand militant de la cause amazighe et démocratique, Mohamed Haroune, dont on venait de commémorer le dix-septième anniversaire de la disparition, et Georges Moustaki, chanteur français qui vient de nous quitter et qui a bercé avec des chansons immortelles, des générations entières sur les deux rives de la Méditerranée. Le spectacle a commencé vers 17 heures, en présence d’un public mixte constitué essentiellement de jeunes. Daniel Bourguet, le leader du groupe, a entamé son show par une belle chanson, intitulée Kaïna, en hommage à Lounès Matoub où il dit entre autres : «  Ecoute chanter le poète ; il te raconte tes ancêtres ; les joies et les tourments d’antan ; écoute chanter le poète Matoub Lounes, hé ! Tu m’entends ! Ecoute chanter le poète ceux qui le font taire assassinent ta liberté… ».  Cette première chanson n’a pas manqué d’émouvoir le public qui l’a applaudie chaleureusement. Ensuite, Daniel, qui entame ainsi sa première tournée algérienne à Akbou, nous emmène dans son voyage musical où se mêlent subtilement des musiques du monde et des paroles prônant l’amour et l’amitié entre les peuples. Il chante tour à tour des titres de ses deux albums Kaïna et Un Monde Si Beau. La présence de Rachid Sbai, musicien du groupe, a ajouté au spectacle un parfum du Maroc (son pays d’origine) en créant sur scène une ambiance gnawie ; Jean-Michel Poisson, l’harmoniciste du groupe, subjugue le public par son jeu et ses pas de danse originaux. Le groupe kabyle Slas apporta quant à lui une touche qui permet aux chansons de Bangril d’être réconciliées avec la terre qui les a de tout temps inspirées: la Kabylie. C’est ce qui a fait dire à Rachid Sebaï : « les chansons de Bangril ont été écrites en France à l’époque où Daniel Bourguet n’a pas encore foulé le sol algérien et c’est maintenant qu’elles retrouvent leur vrai environnement naturel, c’est ici qu’elles doivent être chantées et avec des musiciens de cette région ». Après avoir chanté des titres de son répertoire, Daniel Bourguet marque une pause et passe le microphone aux jeunes chanteurs du groupe Slas qui ont chanté quelques chansons en kabyle. On découvre que ce groupe regorge de beaucoup de potentialités qui méritent d’être encouragées. Par ailleurs, un long poème de Mohia, intitulé « Ur heqqret ara » (Ne méprisez pas) a été lu sous forme d’un slam par Akli N Tmazirt. Ce beau poème sensibilise aux questions environnementales et met en garde contre les dangers qui guettent notre planète.  A la fin du spectacle vers 21 heures, M. Mouloud Salhi, en qualité de président de l’Etoile Culturelle d’Akbou, est intervenu pour remercier les chanteurs de leur brillante prestation mais aussi pour replacer ce concert dans le cadre des activités de la fondation Anna Lindh qui vise la promotion des valeurs universelles, de l’inter-culturalité et du dialogue entre les peuples. Par ailleurs, déclara-t-il, « cette journée est une journée de l’amitié algéro-française puisque, en plus de ce Concert, nous avons, aujourd’hui même, reçu le vice-président du Conseil régional de Haute-Normandie et son conseiller… ». Enfin, le lendemain matin, avant de prendre la route vers Annaba, où ils devront donner un concert dans le cadre de leur tournée algérienne, les membres de Bangril, une quinzaine de personnes, ont été invitées à une collation au siège de l’association où eurent lieu des discussions sur la promotion du bénévolat et les possibilités d’échanges entre les deux rives de la Méditerranée.

F.A.B.

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