L’Armée populaire nationale procédera aujourd’hui en présence du ministre de la Défense, le Président Bouteflika, à la destruction publique des stocks de mines antipersonnel. Conformément à la convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction, ratifiée par l’Algérie le 17 décembre 2000, le ministre de la Défense a créé en mai 2003 un comité interministériel de suivi et de la mise en œuvre de ladite convention.Une carte de l’Algérie établie au 15 janvier 2003 indiquant les zones frontalières infectées par les mines a fait ressortir un stock total de 165 080 mines antipersonnel réparties sur les zones frontalières minées par l’armée coloniale avant 1962 et les zones nouvellement infectées par les groupes terroristes.Le rapport annuel présenté par le gouvernement en mai 2005 a fait savoir que ce stock de 165 080 mines, dont 69 971 mines à pression, 777 mines bondissantes et 3 000 mines à traction, sont localisées dans les zones minées par l’armée française aux frontières Est et Ouest qui ont fait l’objet de verrouillage par l’armée coloniale à travers l’installation des barrages tristement connus “Ligne Challe” et “Ligne Morice”.Elles ont été également signalées dans les zones minées par les groupes terroristes qui se situent essentiellement dans le Nord du pays, et dans certains pylônes de haute-tension qui constituaient dans les années 1990 des cibles privilégiées des terroristes, ce qui a poussé l’ANP à procéder à la pose de champs de mines antipersonnel comme mesure de protection passive. Il est à signaler qu’en application de la convention d’Ottawa, il a été décidé de procéder au déminage de tous ces sites qui sont situés au Nord du pays.Il faut noter par ailleurs que deux zones minées, les deux portions de la Ligne Challe ont été conservées en l’état pour servir de sites historiques et sont dûment protégées et répertoriées comme sites relevant du patrimoine de la Guerre de Libération nationale.En juillet 2003, le Président Bouteflika a pris une instruction relative à la conservation et à la destruction des mines antipersonnel, ce qui a permis de conserver à des fins de mise au point de techniques de détection de déminage ou de destruction des mines et pour la formation à ces techniques 15 030 mines antipersonnel et l’élimination pour réforme de commandement de 150 050 mines en plusieurs séquences de destruction.Le programme de destruction de ces 150 050 mines antipersonnel a été amorcé par l’Algérie le 24 novembre 2004 et cette opération a été suivie par d’autres séquences de destruction les 28 et 29 mars puis les 18 et 19 avril de l’année en cours. Le total des mines antipersonnel au 19 avril 2005 représente 62% du total à détruire avant avril 2006.
H. Hayet