Les enseignants ne décollèrent pas

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Les enseignants de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, ont décidé de renouer à nouveau avec la protesta à partir de demain, et ce jusqu au jeudi 06 juin, projetant également la tenue, le dimanche 09 juin, d’une assemblée générale, pour évaluer l’impact de leur action et décider des suites à donner à leur mouvement.  En effet, après les trois jours de débrayage observés précédemment, les enseignants grévistes ont décidé au cours d’une assemblée tenue le 28 mai dernier, d’observer, une nouvelle grève de trois jours, du 4 au 6 juin prochains. En plus du maintien de l’ensemble de leurs revendications, les protestataires ont cette fois inclus une autre problématique, celle de la revalorisation du Magistère dans l’université algérienne. « Il est temps de revoir le statut de cette catégorie d’enseignants qui portent presque exclusivement le poids de la pédagogie sur leurs épaules, ce qui est un véritable frein pour leur avancement », déclarent-ils, tout en apportant un soutien indéfectible aux doctorants et aux magistrats, qui pour la plupart sont des enseignants à part entière à l’UMMTO, agressés lors de l’action qu’ils ont organisée devant la tour du rectorat. A noter que ce mouvement de protestation enclenché par les enseignants de l’université de Tizi-Ouzou est encadré par le syndicat autonome CNES.  Les protestataires dénoncent, par la même occasion, « l’utilisation inconsidéré de la violence, des agents, sensés garantir la sécurité dans le respect de l’intégrité physique et morale des membres de la communauté universitaire, sous les ordres du recteur de l’université de Tizi-Ouzou». Selon leur déclaration, « cette mobilisation croissante du corps enseignant n’a rencontré à ce jour, qu’un silence radio, de la part des responsables de l’université Mouloud Mammeri, des autorités locales et de la tutelle ». Ils ajouteront, par ailleurs, que « la dernière démarche de la tutelle, concernant le doctorat LMD, constitue une véritable provocation qui montre à quel point la bureaucratie universitaire est engluée dans la gouvernance directive… où l’administration est largement dominante et le partenaire syndical totalement absent. Ces pseudo structures de concertation sont érigées pour faire croire à un fonctionnement démocratique et cautionner la dépossession de l’enseignant-chercheur de toutes ses prérogatives pédagogiques et scientifiques… ».  Les enseignants protestataires exhortent, dans leur déclaration, ceux qui misent sur l’essoufflement de leur mouvement et qui continuent à les mépriser, de réfléchir aux conséquences d’une grève en fin d’année universitaire. 

Karima Talis

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