Situé à plus de quatorze kilomètres au Nord du chef-lieu communal, le village Aït Amar Moussa, limitrophe de la localité de Timezrit (Boumerdès) est un des rares villages de Kabylie à garder intacte sa source, autrement dit ‘’Thala’’, dont l’eau pure, fraîche et vivifiante est préférée à celle du réseau AEP. Cependant, ce point d’eau qui ne tarit jamais et offre un important débit d’écoulement, même au plus fort des sécheresses, est très difficile d’accès.« Notre source est située, à peu près, à cinq cents mètres (500m) du village et les seuls chemins qui y mènent se résument à de simples sentiers pierreux qui datent de la nuit des temps », nous explique M. Salah Louni, universitaire et membre du bureau de l’association du village. Il ajoutera que l’APC a été saisie pour leur venir en aide dans l’aménagement du chemin. L’opération consistera à le vêtir d’une couche en béton et à l’élargir un peu. « Chaque mois presque, des femmes tombent et se blessent en empruntant ce chemin avec leurs jerricans, tant il est difficile d’y évoluer avec toutes cette pierraille », nous apprendra notre interlocuteur. Il ajoutera et insistera sur le fait que les villageois tiennent à continuer à boire de cette source, héritée des ancêtres, car le goût et la qualité de son eau sont, de loin, meilleurs que celui de l’eau provenant de l’oued Boghni ou de l’oued Sebaou. Par ailleurs, les jeunes de cette grappe de villages de 4 000 habitants nous confieront que, ‘’Avridh N’Thala’’ représente à leurs yeux, également, un parcours rempli de poésie et que le site de la source est une source d’inspiration pour leurs âmes d’artistes et un lieu de repos, notamment durant la belle saison. « ‘’Thala’’ est en effet, comme partout ailleurs dans les villages kabyles, un lieu de rencontre pour les jeunes filles et les jeunes gens qui y ont leur tranche horaire, et ce depuis des siècles », nous déclarent, avec le sourire, ces jeunes du village Aït Amar Moussa..
Essaïd Mouas