Le produit local moins prisé

Partager

Malgré une saison printanière marquée par de fortes pluies et des températures clémentes, les étals des marchands de fruits et légumes de la ville de Bouira semblent pris dans un tourbillon de tristesse et de banalité accrue ; des légumes hors saison et des fruits pas encore mûrs, tel est la marchandise dont les consommateurs ne discutent plus la teneur et achètent comme résignés. Pourtant, et selon un agriculteur de la région, la saison actuelle est fort amène pour toute sorte de récoltes maraîchères. « Cette année est bonne. Je cultive sur mes terres des poiriers et des pêchers et j’avoue que je me prépare à récolter le travail de mon labeur. Pour les légumes aussi, la terre a été généreuse. Les courgettes, les haricots et les petits pois sont tendres et sucrés grâce aux pluies qui ont arrosé nos semences en début de la saison printanière et durant tout l’hiver», dira-t-il. Un paradoxe qui laisse les consommateurs perplexes en vue d’étals vides surtout de produits locaux, car selon le même interlocuteur, plus de 80% des fruits proposés à la vente sur nos marchés provient de l’importation. « Les pommes, les poires ou encore les pêches sont très souvent importés en raison de leur qualité parfaite. Les fruits que je cultive ne sont pas aussi beaux et ne se vendent donc pas autant que les autres. Même chose pour les légumes hors saison, ils sont dénués de toute saveur. Les consommateurs, malheureusement, choisissent les fruits et légumes en se basant sur l’apparence.  Ils ne savent pas choisir les bons produits. Ils ne savent pas d’où viennent les fruits et légumes qu’ils achètent et comment ils étaient cultivés. Les consommateurs doivent réfléchir avant d’acheter des aubergines en avril», ajoute-t-il La majorité des consommateurs se dit pas concernée par la provenance des produits qu’ils mangent pourvus qu’il n’y ait aucune pénurie. D’autres, quant à eux, s’insurgent contre  la prise d’un marché local, pourtant riche et varié par une poignée de « spéculateurs » qui proposent n’importe quoi, n’importe quand en imposant leurs prix et leur marchandise.  « J’aime les fraises de Jijel ou de Skikda qui sont, à mes connaissances, très productives surtout cette année, mais impossible d’en trouver dans les marchés de Bouira. Autre choses, elles ont débarqué au mois d’avril  et elles sont quasiment disparues en mai alors que la saison commence justement vers la fin de ce mois. Celles qui se vendent, actuellement, sont d’une grosseuranormale. Ellesprovenaient d’Espagne. En tant que consommatrice, je trouve cela injuste et inacceptable de nous empêcher de consommer les produits locaux alors que notre pays regorge de richesses que les médias exhibent et dont nous ne voyons jamais la couleur!», dira une citoyenne.              

J. B.

Partager