80% des cas subissent un traitement radical

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Les Cancers, du sein, du pancréas et de la vessie, et la tuberculose extra pulmonaire ont été les principaux thèmes des huitièmes journées médico-chirurgicales qui se sont déroulées à l’Institut national des techniques hôtelières et touristiques (INTHT), les 6 et 7 du mois en cours, par le syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP).

Quarante-neuf communications ont été présentées durant cette rencontre qui a rassemblé près d’une centaine de participants, dont des professeurs en médecine, des maitres-assistants, des médecins et des étudiants en médecine.  La première conférence, ayant pour thème « Quels mots pour le dire ? », a été présentée par le Dr Boudarène qui dira que « c’est une question qui a toujours été sans doute, au centre des préoccupations des médecins, quand ils doivent annoncer le diagnostic fatidique : vous avez le cancer ! Est-ce de manière aussi brutale qu’il faut le dire ? Quelle est la bonne façon ? Faut-il vraiment donner cette information au patient ? Comment en parler avec les parents ? En particulier quand il s’agit de la maladie de leur enfant. Autant de questions auxquelles il n’est pas aisé de répondre. Pour autant, le médecin ne peut faire l’économie de ce questionnement.  L’éthique professionnelle lui commande de dialoguer avec son malade, de l’éclairer sur la nature de sa maladie et sur celle des traitements pour la soigner ». Selon le même conférencier, ces questions n’ont pas de réponses précises et objectives, « au moins parce que le cancer interpelle le malade et ses proches, mais aussi le médecin, sur la signification de la vie et de la mort. C’est pourquoi, le praticien doit se garder de la ‘’dictature’’ des formules toutes faites ou des certitudes bâties à l’ombre de théories qui tirent leur légitimité d’un savoir qui n’a pas toujours de fondement scientifique », a-t-il expliqué. Dr Boudarène conclura sa communication en ajoutant que « le médecin, interne, ou le chirurgien, sait que chaque malade est dans sa singularité. C’est dans cette vérité qu’il doit chercher les arguments qui lui permettront de guider sa démarche.  Certains patients, pour guérir, ont besoin de savoir, d’autres, au contraire, s’inscrivent dans une logique psychologique qui leur interdit, pour amorcer le processus de guérison, d’être mis au courant sur la nature de leur maladie ». Pour clore sa conférence, ce spécialiste essayera de donner plus de clarté à ses propos par des données scientifiques actuelles. Quant au Dr Nait Djoudi, il a animé une conférence intitulée « Cancer du sein en Algérie : état des lieux ». Dans son exposé il expliquera le cancer du sein comme étant la première tuméfaction qui touche les femmes en Algérie, comme à travers les quatre coins du monde, avant celui de l’utérus.  En effet, des statistiques démontrent qu’aujourd’hui, trois femmes sur cinq sont touchées par cette maladie, qui est souvent suivie d’un traitement chirurgical radical. D’ailleurs, lors de ces 8èmes journées médico-chirurgicales régionales du centre, le Dr N’Aït Djoudi indiquera : « chez nous, cette maladie se multiplie par cinq en seulement l’espace de 20 ans. L’âge des femmes les plus touchées par cette maladie est, en moyenne, de 46 ans dans les pays magrébins, notamment en Algérie,  et 40% des cas se caractérisent par un diagnostic tardif ». Dans sa communication, le Dr Nait Djoudi poursuivra en étalant les facteurs de risques, notamment le facteur hormonal (ménopause tardive), le facteur métabolique (surpoids ou obésité) et le facteur de reproduction (risque familial quant la maladie survient chez la mère ou la sœur avant 50ans).  Il affirmera que le risque du cancer diminue chez les femmes ayant eu des enfants et allaité à un jeune âge. Selon lui, le traitement du cancer du sein est essentiellement chirurgical et radical dans 80% des cas.   «Lorsque les critères indiquant le stade de la maladie, c’est-à-dire la taille et l’infiltration de la tumeur, l’atteinte ou non des ganglions lymphatiques et la présence ou non de métastases, indiquent que la profondeur du cancer atteint les 5centimètre, le traitement doit être radical. Cependant, en Algérie, à défaut de radioscopie, les traitements sont souvent radicaux, même sans atteindre le diamètre des 5cm », a-t-il conclut.

       

 Samira Bouabdellah

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