Si au niveau des paliers moyen et primaire, la daïra de Tizi-Gheniff ne souffre d’aucun manque, il n’en est pas de même pour l’enseignement secondaire.
Cette année, les deux lycées que compte le chef-lieu de daïra ont fonctionné avec des sureffectifs où des classes se sont retrouvées avec plus de 40 élèves par classe, et cette situation ne risque pas de changer pour l’année scolaire prochaine. « Au début de l’année, nous avons transformé les dortoirs en salles de cours, mais cela n’a pas soulagé le lycée, car nous avons reçu plusieurs divisions de première année secondaire « , nous dira un responsable du Technicum de Tizi-Gheniff. L’espoir de voir le lycée de M’Kira ouvrir ses portes, l’année scolaire prochaine, et par ricochet réduire les effectifs dans les classes n’est, au bout du compte, qu’une utopie. Il faut dire que ce projet, dont l’enveloppe s’élève à 47 milliards de centimes, lancé en 2009, n’a pas encore atteint les 30% de taux d’avancement des travaux. Ces derniers avancent à pas de tortue, sans compter le nombre de mois où ont été quasiment à l’arrêt, pour une raison ou une autre, notamment la qualité du sol qui n’aide aucunement l’entreprise à avancer. « Tout a été faussé dès le départ, à commencer par le choix du terrain. Celui-ci est accidenté. Les murs de soutènement et les travaux de terrassement ont englouti une part importante de l’enveloppe financière allouée au projet. Au rythme où vont les travaux, cet établissement verra le jour dans dix ans ! », tel est l’avis d’un parent d’élève de Taka, qui accompagnait sa fille au lycée de Tizi-Gheniff. La structure qui allait servir de cantine s’est effondrée, dernièrement, suite à un éboulement du terrain. Nombreux sont les parents qui se disent inquiets de continuer à envoyer leurs enfants jusqu’au chef-lieu de daïra pour étudier dans des conditions difficiles, en raison des déplacements quotidiens. « Nos enfants sortent, tôt le matin, pour ne rentrer que tard dans la soirée. Ils rentrent entièrement exténués et ne peuvent plus faire leurs devoirs. Parfois, s’ils ratent le transport scolaire, ils sont obligés de prendre les fourgons en dépensant ainsi beaucoup d’argent », a ajouté un autre parent. En tout cas, les citoyens de M’Kira vont devoir encore longtemps attendre la réalisation de ce lycée qui, dit-on, est le plus cher d’Algérie. D’ailleurs, faudra-t-il le rappeler, que le week-end dernier, les parents d’élèves du CEM Base 5 ont vivement exprimé le vœux d’une reconversion du collège où sont inscrits leurs enfants en annexe de lycée. L’autre projet qui est à la traîne, lui aussi, est celui du CEM Mohamed Louna de Tamdikt. Bien que ce projet ait été lancé en juillet dernier, les travaux sont toujours au stade de la structure de base. Là aussi, il faut dire que les élèves de première année issus des villages de Tamadikt et des hameaux environnants ont déjà passé une année scolaire dans les collèges de Tizi-Gheniff. Les parents craignent que ceux qui seront admis cette année soient affectés eux aussi au chef-lieu de daïra.
Amar Ouramdane

