Périodiquement, le marché du ciment est soumis à une forte pression, due principalement à la forte demande tant des opérateurs économiques que des particuliers.
Aussi bien à l’échelle nationale que régionale, et en dépit du recours à l’importation d’importantes quantités de ciment dont la facture a atteint, selon le Centre national de l’informatique et des statistiques (CNIS) des Douanes, 116,2 millions de dollars durant les quatre premiers mois de 2013, contre 53,4 millions de dollars à la même période de l’année dernière, en hausse de 117,47%, précise. pour combler un déficit chronique en termes de production, la tension sur ce produit est toujours perceptible, notamment durant « la période sèche ». Celle-ci, qui commence dès le mois d’avril pour prendre fin au mois d’octobre, est marquée par une forte demande de ce produit du fait de la multiplication des chantiers de la construction. A Bouira et comme dans les wilayas limitrophes, la tension sur ce matériau de construction est depuis déjà quelques semaines palpable. Sur le marché la spéculation sur les prix fait rage. En effet, un quintal de ciment est cédé entre 1400 et 1500 DA. Pratiquement le triple du prix à la sortie de l’usine. Le prix du quintal du ciment à la sortie de la cimenterie est de 600 DA (300 DA le sac de 50 kg). Un prix fixé par la cimenterie et qui en vigueur depuis quelques années. La spéculation est, comme tout le monde le sait, en grande partie due à une forte demande, mais aussi parfois à la pénurie et au manque de production. Et ce sont souvent, les particuliers qui en pâtissent, en payant le prix fort. Ne pouvant s’approvisionner auprès des cimenteries, les particuliers se rabattent le plus souvent sur les dépôts de vente de matériaux de construction. A Bouira, l’on compte des dizaines de dépôts de ce genre, installés sur les bords des RN5 et 26. Ceci quand le matériau est disponible, car dans le cas contraire, il faut attendre pour passer commande et voir ainsi les prix flamber. Les particuliers ne sont pas les seuls à être confrontés à la pénurie, car les entrepreneurs et autres distributeurs étatiques (EDIMCO) font face au même problème. C’est le cas des opérateurs activant dans les wilayas de Bouira, Tizi-Ouzou, Laghouat et Djelfa. Ces derniers sont tous approvisionnés à partir de la cimenterie de Sour El Ghozlane. Cette unité du groupe étatique GICA a une capacité nominale de production de 1 million de tonnes par an. Ses clients sont exclusivement les entrepreneurs détendeurs de marchés d’équipements et de logements, les operateurs économiques et distributeurs étatiques des quatre wilayas sus-citées. Les capacités de production de cette cimenterie sont loin de répondre à une demande de plus en plus forte. Une augmentation qui s’explique par la multiplication de chantiers du BTPH et de logements lancés çà et là et qui se comptent par centaines. Devant cet état de fait, la société a recours à un approvisionnent rationné. Les clients de la cimenterie sont servis suivant les quantités disponibles. Pour le moment, les entrepreneurs ne se plaignent pas trop de la situation, à en croire un membre de l’Union générale des entrepreneurs algériens (UGEA). Ceci dit, les capacités de production de l’unité de Sour El Ghozlane ne peuvent satisfaire la demande actuelle. D’où les arrêts de travaux que connaissent les chantiers et les retards constatés dans le parachèvement de projets de développement et du lancement de certains autres, à l’image de ceux du logement. A noter que dans la wilaya de Bouira, près de 8 000 logements sociaux attendent d’être lancés. Idem pour des milliers d’autres unités des formules de l’habitat rural, LSP, LPA LPA. D’où des besoins d’approvisionnement en ciment de plus en plus accrus. Nous avons tenté de joindre la direction de la cimenterie de Sour El Ghozlane pour avoir plus d’information sur le fonctionnement de l’unité ses capacités et sa politique de production, mais elle était hélas injoignable. Nous apprenons par ailleurs que l’ex-directeur général de cette unité a été limogé la semaine dernière.
D. M.

