Iferhounène marque l’événement

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La maison de jeunes d’Iferhounène, en collaboration avec la direction de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou, a célébré avant-hier, la journée nationale de l’Artiste. 

Un programme riche a été concocté pour l’occasion, notamment une exposition de portraits des artistes de la région avec leurs discographies, ainsi que des expositions de K 7, des disques 33/45tours, des instruments de musiques, des tableaux de peinture, des livres sur la poésie kabyle ancienne et récente, des expositions photos d’anciens et de nouveaux artistes qui ont marqué de leurs empreintes la chanson algérienne et kabyle en particulier. Le public a également pu admirer une collection de photos de Manuel Lagarde datant de l’aire coloniale, l’une d’elles, prise en avril 1935, représente un bédouin conduisant une caravane de chameaux en plein col de Tirourda. L’on pouvait aussi admirer le stand de la maison de jeunes de Aïn El Hammam qui a exposé un vieil atelier de projection télévisuelle et cinématographique. A 14h, un assortiment poétique fut présenté par Aït Hamou Amara et Nacéra Ben Youcef, une comédienne du théâtre régional de Tizi-Ouzou, qui de sa belle voix de diva a su combiner entre les «  Ichaouikènes » de Chérif Kheddam tels ‘’Akouassigh ammi azizène’’, ‘’Ayema Tassa’’ de Karima et des chansonnettes d’opérettes de Taous Amrouche, racontant les cicatrices de désespoir d’une jeune fille divorcée à cause de sa stérilité. Ensuite, Rabah Ouferhat, président du syndicat des artistes de la wilaya de Tizi-Ouzou, a animé une conférence ayant pour thème le statut de l’artiste. « Le syndicat national des artistes a été créé le 08 juin 2004 à la maison du peuple d’Alger, afin de lutter, dans un cadre juridique légal, pour la création d’un statut particulier qui protégera les créations artistique tout en revalorisant l’homme de culture en lui accordant le droit à la retraite, à la couverture sociale, aux soins et  au logement. Le droit également à la libre circulation à l’intérieur comme à l’extérieur du pays pour des échanges culturels, car l’artiste est universel, il n’a pas de frontières », dira M. Ouferhat. Prenant la parole à son tour, Karim Abranis poursuivra dans ce sillage, en déclarant que l’Etat a une fausse image de l’artiste. Il expliquera également que l’artiste joue un très grand rôle dans l’épanouissement et la prospérité du pays, à condition qu’on l’encourage et qu’on mette à sa disposition tous les moyens. Il donnera en exemples les Américains, qui « avec leurs films ont plus donné de prestige à leur pays que leurs Politiques ». Karim Abranis a également évoqué le rôle qu’a joué l’artiste pendant la colonisation. « Il est aux premières loges dans l’éveil des consciences, il est éducateur, militant et combattant à la fois par sa chanson engagée », dira-t-il. Ensuite on visionna quelques extraits de la pièce « El Harraga » où le jeune comédien de la coopérative Théâtrale «  Macahu », Si Hadj Mohand  Moncef, a joué le premier rôle. Rappelons qu’aujourd’hui, cet artiste est hospitalisé au CHU de Tizi-Ouzou pour une maladie qui réclame une prise en charge en France. Les artistes présents à cette manifestation ont d’ailleurs promis d’animer des galas en faisant appel à d’autres vedettes de la chanson afin de collecter les fonds nécessaire pour aider ce talentueux comédien. Pour clôturer les festivités, des diplômes de reconnaissance ont été remis à la corporation artistique et à tous ceux  qui ont participé à la réussite de cet événement. La Dépêche de Kabylie a également été honorée par les organisateurs. Dda Taleb Rabah, qui malgré ses 83 ans s’est déplacé pour participer à l’événement, a quant à lui reçu un tableau représentant le siège de la direction de la culture de la wilaya. Il lui a été remis par un groupe de chanteurs, en présence  de Farid Aït Hammou, représentant la direction de la culture de Tizi-Ouzou.                

Madjid  Aberdache

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