Les enseignants ne décolèrent pas

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La rentrée universitaire 2013/2014 risque d’être sérieusement compromise, si l’on se fie aux déclarations des représentants des enseignants universitaires qui se sont déplacés à notre bureau de Tizi-Ouzou. Ils ont, en effet, fait part de leurs ras-le-bol face aux provocations incessantes de leur ministère de tutelle. Pour rappel, les enseignants de l’université Mouloud Mammeri ont entamé leur mouvement de protestation le 14 mai dernier. Ils nous ont confié avant-hier qu’ils accordaient un délai de quelques jours, soit jusqu’aujourd’hui, à leur tutelle. D’ici là si rien n’est fait, ils menacent de recourir au blocage des délibérations et à la rétention des notes des étudiants. Ils se disent également déterminés à déclencher une grève générale et illimitée dès septembre. Par la même occasion, ils appellent toutes les autres universités du pays, qui ne se sont pas encore prononcées, à le faire dans les plus brefs délais.  Une enseignante nous fera la déclaration suivante : « jusque là le corps enseignant s’est retrouvé pris en sandwich entre la tutelle, qui fait dans la provocation et la démagogie, et sa volonté de ne pas compromettre la pédagogie des étudiants. Nous avons tenu bon, en ménageant les uns et les autres, mais les dernières provocations de notre tutelle sont inadmissibles ! Si bien que nous ne portons plus garants de cet équilibre, qui jusque là s’est fait sur notre dos ». « Par ailleurs, si les conditions de travail insultantes et dégradantes ne s’améliorent pas d’ici la prochaine rentrée, nous entamerons une grève générale », ajoutera-t-elle. La délégation d’enseignants a mis l’accent sur les problèmes socioprofessionnels vécus localement à l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou.  « Nous allons compromettre l’année universitaire si la tutelle campe sur ses positions. Par la même occasion nous interpellons les autorités locales et les responsables de l’université pour qu’ils prennent leurs dispositions afin de régler définitivement les problèmes socioprofessionnels, particulièrement aigus dans notre wilaya, faute de quoi nous paralyserons l’université dès septembre prochain ». Une déclaration officielle nous a été remise lors de cette visite. Le document en question se présente sous forme d’une lettre ouverte, adressée au ministre de tutelle, « Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique », apposé du sigle du conseil national des enseignants du supérieur. L’objet de cette déclaration est la réclamation de l’annulation pure et simple des mesures de dévalorisation du diplôme de doctorat ès sciences  et son alignement avec le doctorat LMD et son déclassement de son rang de doctorat d’Etat. Ce document a été rédigé à l’issue d’une assemblée générale qui a eu lieu en date du 09 juin 2013, sous l’égide du syndicat autonome du supérieur CNES.  Les enseignants du supérieur ont donc décidé de donner une dernière chance à leur tutelle de régler leurs problèmes socioprofessionnels, une revendication qu’ils estiment légitime.                              

 Karima Talis

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