L’Association des anciens condamnés à mort a organisé une conférence de presse, avant-hier jeudi, en présence de son vice-président, M. Drafli Ali, dans le cadre des préparatifs de la commémoration du 57ème anniversaire de l’exécution des martyrs Ahmed Zabana et Abdelkader Farradj. Lors de cette rencontre avec les medias locaux, le conférencier a tenu à rendre un vibrant hommage aux 214 Chahids, guillotinés par l’armée coloniale entre 1954 et 1962. « C’est avec une vive émotion que j’évoque, aujourd’hui, la mémoire de nos frères d’armes, condamnés et exécutés lâchement par la France coloniale. Leur seul tort était de ne pas vouloir abdiquer face au joug des colonisateurs, et ils l’ont payé de leur vie », indiquera M. Drafli. Poursuivant son intervention, cet ancien rescapé des geôles de Barberousse récitera quelques vers de « l’hymne des martyrs », écrit par la veuve d’Ahmed Zabana au lendemain de son exécution. Cet hymne, selon l’orateur, symbolise tout le courage et la bravoure des femmes algériennes. « La veuve de Zabana est, à ma connaissance, la seule femme au monde à avoir incité ses propres enfants au sacrifice ultime, quelques instants seulement après avoir su que son époux venait d’être guillotiné. Elle et tant d’autres veuves, ont accueilli la nouvelle de ces exécutions non avec des pleurs et des cris stridents, mais avec des youyous». L’intervenant n’a pas manqué de rappeler la nécessité de conférer une «dimension profonde à tous les condamnés à mort sous l’ère coloniale, à la mesure de ceux qui se sont sacrifiés pour que vive l’Algérie libre et indépendante», avant de lâcher une phrase lourde de sens, en déclarant que « l’oubli peut être pire que la guillotine ! ». Abordant le programme des festivités de la journée nationale des anciens condamnés à mort pendant la guerre de libération nationale, qui a lieu le 19 juin de chaque année, M. Drafli annoncera que pour une question de « timing », les festivités au niveau de la wilaya de Bouira auront lieu le 17 du mois en cours.
Ramdane B.