À l’approche du mois sacré de Ramadhan, qui interviendra en plein milieu de l’été l’association des diabétiques de Timezrit a organisé 02 journées d’information sur « le diabète et le Ramadhan », le week-end dernier.
La première journée a été consacrée à l’information et la sensibilisation sur les risques encourus par les jeûneurs qui souffrent de pathologies, à l’image des diabétiques. Après l’allocution d’ouverture de M. Hallou Nacer, président de l’ADT, des séances d’éducation pour enfants diabétiques ont été animées par les éducateurs, Chikh, Barour, Zaïdi et le Dr Abderrahmane, et ce, jusqu’à midi. Dans l’après-midi, les organisateurs ont abordé l’aspect religieux du jeûne et ont fait, également, appel à la vision des religieux devant ces pathologies en relation avec l’observation de ce pilier de l’islam. Ce fut le rôle des deux imams invités pour l’occasion, MM.Chaouche Mohand et Hammachi Malek, de mettre l’accent sur l’obligation faite aux patients diabétiques de ne pas jeûner lorsque leur santé est en danger et qu’ils peuvent, en revanche, faire don d’aumône au profit des pauvres ou nourrir 60 pauvres. Ensuite, ce fut le tour des spécialistes, à l’instar de M. Méhidi R. qui a déclaré qu’« il est strictement interdit aux diabétiques de type 1 de jeûner. Le taux glycémique, selon ce médecin, pourrait, en effet, descendre en dessous de 70 mg et ils risquent une hypoglycémie fatale, comme il pourrait atteindre 03 mg voire plus, ce qui engendrerait une hyperglycémie. Ceci, sans oublier les autres maladies que pourrait engendrer le jeûne, à l’instar de la déshydratation, les AVC et autres. Les diabétiques de type 2 traités au seul glaucophage, selon le Dr Mehidi, peuvent jeûner. Les autres aussi peuvent le faire, mais à condition de contrôler leur glycémie durant la journée et même pendant le soir. En cas d’hypoglycémie, il leur est conseillé de rompre, immédiatement, le jeûne. Par ailleurs, une journée de formation continue, sur le diabète et le jeûne, destinée aux professionnels de la santé a été organisée à la maison de la culture de Béjaïa, en présence d’un panel de médecins spécialistes, notamment des endocrinologues, cardiologues et diabétologues,… qui, à tour de rôle, ont tenu à expliquer ce que devra faire un diabétique durant le mois de Ramadhan, afin d’éviter d’éventuelles complications pouvant nuire à sa santé. Après l’ouverture de cette journée par une allocution de M. Benbouzid, directeur de santé et de la population de la wilaya de Béjaïa, parlant au nom du ministre de son département et représentant le wali de Béjaïa, tous les médecins spécialistes, lors de leur intervention, ont été unanimes à déclarer que « tout diabétique de type 1 (insulinodépendant) ne doit pas jeûner, alors que le malade de type 2, pourra le faire, mais à condition que sa glycémie ne soit pas déséquilibrée. Le jeûneur doit surveiller sa glycémie et à la moindre anomalie, il doit rompre le jeûne». Plus explicite lors de son intervention intitulée « Diabète et Ramadhan, recommandations et approches thérapeutiques», le Dr Aouiche Samir, diabétologue au CHU Mustapha Pacha d’Alger, s’est étalé sur les risques auxquels s’exposera tout diabétique en jeûnant. « En sus du risque d’une hypoglycémie ou hyperglycémie, il y a le risque d’une thrombose (viscosité sanguine), chute de poids, déshydratation, etc. ». Selon, le Dr Aouiche, le médecin traitant doit recourir à la loi coranique dans le cas où le malade s’obstine à jeûner au détriment de sa santé pour le convaincre, en lui rappelant que l’islam dispense le malade du jeûne lorsque sa santé est menacée. Pour sa part, le Dr Behidj, endocrinologue-diabétologue, lors de sa communication intitulée « Le diabète gestationnel, quel dépistage ? », a parlé du diabète et du dépistage et des recommandations pour les diabétiques. Le Dr Chalabi, cardiologue à l’hôpital Mustapha Pacha d’Alger, quant à lui, interviendra sur le « Syndrome coronarien aigu chez le patient diabétique : quelle prise en charge ? » et « Cas clinique, diabète et risque cardio-vasculaire ». L’association des diabétiques de Timezrit, avec le panel de spécialistes invités, a réussi, encore une fois, son colloque sur le diabète. À signaler que l’organisation de ces journées a été sponsorisée par les laboratoires : Lifescan, Sanofi Aventis, Roche, Novo nordisk Lilly, Pfizer.
Rabah Bouras

