Hommage au  »Fils du pauvre »

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L’ex-Centre social et éducatif de Ben Aknoun au sein duquel les six inspecteurs préparaient ensemble l’avenir d’une nouvelle Algérie s’est transformé hier en un véritable lieu de commémoration, de souvenirs et de réconciliation des différentes générations des deux rives de la Méditerranée avec leur histoire commune.L’association des amis de Max Marchand, Mouloud Feraoun et de leurs compagnons, les enfants et ascendants de ces martyrs de la justice, des élèves du Lycée international Alexandre-Dumas, symbolisant la continuité et l’espoir, plusieurs personnalités de l’histoire de la Révolution algérienne ainsi que Mme Khalida Toumi, ministre de la Communication, M. Benbouzid et Sellal respectivement ministre de l’Education nationale et des Ressources en eau, venus au nom du gouvernement algérien, ont été présents à cette cérémonie de recueillement.Lors de sa prise de parole, Khalida Toumi a déclaré que ce lâche assassinat qui a visé symboliquement trois Algériens et trois Français avait pour objectif « de casser le projet d’une Algérie ouverte sur le monde et de diviser irréversiblement nos deux peuples, mais ils ont échoué. La preuve vivante est notre présence ici pour se recueillir en communion sur nos martyrs et prouver à tous ceux qui ont porté leur message et continuent à le porter, qu’on ne les oubliera jamais. « . Elle ajoutera encore que  » ce crime illustre que la guerre d’Algérie n’a jamais été une guerre de peuples mais une révolte contre le régime colonial ».Répondant à la requête de la présidente de l’association de classer ce haut lieu de la mémoire comme la réponse la plus noble à une besogne de mort, la ministre a affirmé qu’elle se concertera dès cet après-midi avec M.Benbouzid pour trouver la meilleure manière de consacrer ce centre et de sauvegarder sa portée historique.M.Jean Philippe Ould Aoudia, fils de Salah, se souvient de la vue des six cercueils au cimetière El Alia et de la dernière cérémonie d’adieu sous la protection des armées et dira que « cet assassinat qui visait de nous diviser, nous a, au contraire rassemblés. » Il citera François Mauriac qui a commenté ce crime en ces termes : « Ils ont été exécutés par des bouchers répondant à des calculs conçus par une réflexion lucide » et enchaînera que « ressasser les rancœurs, rouvrir les plaies d’un passé douloureux et commémorer la mémoire du malheur est loin de nous opposer. Elle favorise le rapprochement afin d’assumer notre passé conflictuel. »Michel Lambart, vice-président de la dite association, quant à lui, s’est félicité de pouvoir commémorer cet événement sur les lieux mêmes du crime et parallèlement par les ministres algériens et français de l’Education. Il rappellera que ce triste événement avait suscité une vague d’indignation et d’approbation du monde entier dépassant largement le contexte de l’époque. Il annoncera qu’après leur visite avant-hier à l’université de Constantine où ils ont animé plusieurs conférences-débats avec les étudiants, ils se rendront aujourd’hui à Tizi Ouzou.

H. Hayet

Conférence-débatl Une conférence-débat sera animée par M. Ali Feraoun sous le thème “Vie et œuvre de Mouloud Feraoun”, le mercredi 16 mars 2005, à 11 heures, à la salle du petit théâtre de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, dans le cadre de la commémoration du 43e anniversaire de l’assassinat de feu Mouloud Feraoun.

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