Des élus se sont plaints au wali

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Le dialogue entre les élus de l’Assemblée populaire de wilaya (APW) et l’exécutif semble être interrompu, c’est du moins ce qu’a laissé transparaître la dernière session de l’APW. En effet, lors de la séance plénière dite des divers, bon nombre d’élus, tous bords confondus, ont reproché aux membres de l’exécutif leur « indisponibilité » quand il s’agit de transmettre les doléances des citoyens. Certains intervenants n’ont pas hésité à interpeller le premier magistrat de la wilaya, sur ce qu’ils ont qualifié de pratiques anti-démocratiques. D’ailleurs, au cours de leurs interventions, certains représentants du peuple ont eu des mots très sévères à l’égard de la politique du  » mépris » pratiquée par quelques directeurs de wilaya.  » Quand ils nous voient, ils changent de voie. Quand on demande une audience, ils sont toujours absents. C’est scandaleux », lancera un élu RND qui avait visiblement gros sur le cœur. Avant d’ajouter : » Nous sommes mandatés par les citoyens et nous devons rendre des comptes à ceux qui nous ont élu. Mais comment procéder afin de faire parvenir le message des citoyens, quand aucun responsable ne daigne nous recevoir ». Un autre interviendra pour dénoncer  » le mur » qui sépare les élus de l’exécutif.   » On est taxé d’être payé à rien faire. C’est faux, notre mission est d’être le trait d’union entre le peuple et le pouvoir exécutif. Mais quand ce dernier refuse de nous recevoir et fait tout pour nous éviter, que peut-on faire? », s’est-il indigné. Ces « attaques », répétées à l’encontre des responsables de la wilaya, ont fini par agacer le P/APW, M. Slimane Ziane. Ce dernier, visiblement à bout de nerfs en entendant les griefs retenus à l’encontre de l’exécutif, a interrompu un élu qui venait d’entamer son intervention : » Puisque les portes des directions sont toujours fermées, je profite de cette séance pour… » Et soudain, d’un ton irrité le P/APW lâchera du haut de son perchoir : » Votre temps est écoulé veuillez céder la parole à quelqu’un d’autre! ». Cette interruption fera lever l’assistance qui intimera au président de l’assemblée de laisser continuer leur camarade, chose qui a été faite. Entre temps, M. Ziane, vert de rage, sortira prendre l’air et reviendra quelques minutes plus tard. Voyant que l’ambiance était des plus tendues, l’élu du MSP, M. Hammou Djekboub, tentera d’apaiser les esprits, mais tout en visant dans le mil, avec une proposition pour le moins insolite faite au wali.  » Puisque on ne se voit jamais (élus et membres de l’exécutif, NDLR), je vous propose de nous donner une salle où on se parlera, autour d’un bon café ou un thé des problèmes des citoyens! C’est le meilleur moyen d’avoir l’occasion de parler à un responsable! », dira-t-il sous les rires approbateurs de ses compères. Preuve que le climat entre le pouvoir législatif et exécutif, à l’échelle de la wilaya, est des plus exacerbé. Les différentes commissions de l’APW, notamment celles chargées de la santé l’éducation et l’urbanisme, ont souligné dans leurs recommandations  » une meilleure écoute et prise en considération des propositions faites par les élus ». Dans les couloirs de l’APW, les langues se délient encore plus et on n’hésite pas à parler de  » marginalisation » des représentants du peuple, et ce, selon certains, dans le but de les discréditer davantage aux yeux de la population. À travers cela, on note une nette dégradation des relations élus-exécutif, voire un malaise certain qui couve entre les deux  » camps ». Au delà de ces prises de bec, ce sont les dizaines de projets en retards et autres carences en matière de développement qui sont encore et toujours  » otages » de ce manque de coordination et à la final, c’est le citoyen qui se retrouve au pied du mur.

Ramdane. B.

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