Les résultats du Brevet de l’enseignement moyen (BEM) pour la wilaya de Bouira sont tombés, hier en fin d’après-midi. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont catastrophiques. Après quelques atermoiements dans leur annonce par les services de la DE, puisque des chiffres avaient déjà circulé dans la soirée d’avant-hier, avant qu’ils ne soient démentis, on apprendra que les résultats ont enregistré un net recul par rapport à ceux de l’année dernière. Ainsi, le taux de réussite pour la cuvée 2013 est de 48%. Pour rappel, lors de la session de juin 2012, ce taux était de l’ordre de 66,74%. Cette chute libre, car il en convient de l’appeler ainsi, enterre, une fois de plus, la wilaya dans les profondeurs du classement national, en occupant, selon les chiffres provisoires, la 38ème place. Une question, simple et complexe à la fois se pose d’elle-même : À qui incombe la responsabilité de cette déchéance du niveau des élèves ? A l’administration ? Aux professeurs ? Ou bien aux élèves eux-mêmes ? Ces derniers, ne sont pas à blâmer pour la simple et unique raison qu’ils sont le miroir qui reflète la faillite de tout un système à l’échelle de la wilaya. Il reste alors l’administration, par elle, il faut comprendre la direction de l’éducation (D.E) de Bouira et les enseignants. Ces deux protagonistes se rejettent mutuellement la faute, sans pour autant prendre en compte les faibles résultats enregistrés par la wilaya. Ainsi, les enseignants ont passé le plus clair de leur temps à débrayer de manière cyclique, d’exiger le départ du DE et de crier à des revendications socioprofessionnelles. À aucun moment, le tout puissant syndicat Cnapest-Elargi n’a fait des propositions concrètes dans le but d’améliorer le niveau des élèves. D’ailleurs, les parents de ces derniers se sont offusqués des grèves à répétition qu’a connu le secteur de l’éducation depuis la rentrée scolaire. Il est vrai que bon nombre de professeurs semblent enseigner la culture de la manifestation, en battant le pavé à la moindre occasion, au lieu de s’axer sur l’enseignement à proprement dit. Ils, du moins certains d’entre eux, privilégient la politique du bras de fer avec l’administration, au lieu de se jeter corps et âme dans leur mission première, celle de transmettre le savoir à leurs élèves. La preuve, depuis la rentrée, le secteur de l’enseignement de Bouira a enregistré pas moins d’une dizaine de débrayages, ce qui a lourdement pénalisé les élèves et abouti à ces résultats. La DE a également sa part de responsabilité dans cette débâcle. Comment ? En passant son temps dans les conseils de discipline des professeurs grévistes et autres futilités du genre. Les responsables de ce secteur névralgique, à leur tête le DE de Bouira, ont «omis» de recentrer les débats et de mettre l’intérêt des élèves au cœur de leurs préoccupations. À l’inverse, l’administration s’est entêtée à jouer les « pères fouettards » en infligeant des sanctions aux enseignants « indisciplinés », ce qui a eu pour effet immédiat de faire redescendre les professeurs dans la rue. Et rebelote ! En tout cas, et à la lumière du taux avancé les élèves sont les seules victimes d’une « guéguerre » que se livrent la DE et le Cnapest-Elargi.
Ramdane B.