Le hidjab entre conviction, nécessité et mode

Partager

Le hidjab, il y a encore vingt ans, simple curiosité vestimentaire, a gagné des pans entiers de la société au point où on le retrouve partout. Dans les établissements scolaires, sur les lieux de travail, dans les hôpitaux…Il gagne même des régions, comme la Kabylie, jusque-là épargnée par la fièvre hidjabiste. Il n’y a pas de doute qu’un certain nombre de femme mettent le hidjab par conviction religieuse mais toutes ne sont pas motivées par cette raison et il faut voir dans ce costume qui envahit de plus en plus villes et campagnes un phénomène à faces multiples. En dehors des femmes que leurs parents ou leur époux forcent à se voiler et de celles qui agissent par conviction religieuse, la plupart des femmes voient surtout dans le hidjab un habit commode et peu coûteux : il se porte, en effet, sur une robe d’intérieur, voire sur un tablier de cuisine, et pas besoin d’aller chez la coiffeuse ou de teindre les cheveux blancs, désormais cachés ! Quatrième catégorie : celles qui se voilent parce que c’est à la mode. Dans ce cas, le hidjab se résume au foulard qui couvre la tête, les jeunes femmes arborant des jeans et des vestes à l’européenne.Il y a aussi celles qui portent la robe ample et mettent dessus une veste. Les jeunes ‘’voilées’’ se maquillent, s’épilent les sourcils et beaucoup, parmi les lycéennes et les étudiantes, fréquentent des garçons et même sortent avec eux. Le hidjab, vidé de ses symboles religieux, s’est en quelque sorte sécularisé, à la désapprobation des tenants du hidjab ‘’traditionnel’’. Mais comme chacun sait, les modes sont passagères : certaines de ces voilées finiront par l’enlever, d’autres rejoindront le cortège des voilées traditionnelles et se soumettront, comme celles qui les ont précédées, à ses règles.

S. Aït Larba

Partager