Baptisé au nom de l’illustre Chahid Rabah Krim, frère de Belkacem, le Lion des Djebels, l’ex collège d’enseignement général (CEG) est à l’abandon depuis plus de 20 ans. C’est cet état lamentable qui s’offre quotidiennement aux yeux des passants, notamment à ceux qui se rendent au siège de l’APC de Draâ El Mizan qui se trouve à proximité. Cela n’a pas laissé insensibles les anciens élèves de cet établissement. « C’est vrai qu’il y a un autre collège qui avait été construit à proximité mais ce n’est pas une raison pour laisser l’ancien collège dans cet état apocalyptique», nous confient plusieurs cadres retraités, qui avaient eu, comme ils le disent, la chance d’avoir fréquenté ce collège. « Nous sommes les premiers collégiens à avoir bénéficié de l’internat qui avait ouvert ses portes à la rentrée scolaire de 1964 pour permettre aux élèves déshérités, démunis et éloignés de poursuivre leurs études, alors qu’auparavant, il n’y avait, bien sûr, que les enfants des colons ou ceux de la villes qui pouvaient se permettre le luxe de fréquenter le CEG », nous explique Dda Rabah, un ex cadre de la localité d’Agouni Gueghrane. Pour sa part, le docteur M., médecin retraité n’a également pas oublié les quatre années qu’il a passé au sein de ce collège. « C’est vrai que nous étions chanceux à cette époque, d’autant plus que de la guerre de libération venait juste de se terminer et que les séquelles étaient en chacun de nous », dira-t-il en nous racontant quelques anecdotes de cette période de collège. À entendre tous les témoignages, il est vrai qu’on peut écrire des dizaines de romans, mais pour nos interlocuteurs, il reste que le CEG ne doit pas rester dans cet état alors que plusieurs générations de cadres de la nation en sont issues. « Nous appelons les responsables concernés, non pas à le réhabiliter, puisqu’il a été réformé mais au moins que cette importante assiette puisse servir à la réalisation d’un centre culturel dont la localité a grandement besoin », dira l’un de nos interlocuteurs.
Essaid. Mouas.