Le 05 juillet 1957, sept Moudjahid avaient été atrocement torturés par les soldats français, inhumains, qui étaient allés loin dans leurs sévices, jusqu’à leurs arracher leurs doigts, leurs orteils ainsi que leurs chairs pour les faire parler.
Les braves Moudjahidine, résistant à toutes ces formes de torture, ont ainsi engendré le courroux des soldats français qui n’ont pas hésité à les assassiner durant la nuit et laisser leurs dépouilles gisant aux quatre chemins d’Amalou Sidi Mouffok, dans la commune de Seddouk. Et c’est dans la matinée, que les villageois, arrivés sur les lieux ont constaté cet odieux assassinat. Ils ont alerté leur famille et les dépouilles ont été transférées au cimetière de la ville de Seddouk où elles ont été enterrées. Les chouhadas avaient pour noms Kherbachi Ahmed, Kherbachi Arezki, Kherbachi Mohand Cherif, Kebbi Mohand Cherif, Smaoun Mansour, Benmerzeg Kadi et Iarichène Hocine. À l’indépendance, ces martyrs ont eu droit à une ruelle baptisée en leur nom. En effet, la plus ancienne rue de la ville de Seddouk a été baptisée « Rue des sept martyrs ». L’Association Ilemzi d’Amalou Sidi Mouffok organise un hommage à ces 7 martyrs, à l’occasion du 57e anniversaire de leur décès et a décidé d’ériger une stèle à leur mémoire sur le lieu même de leur assassinat. Mais Seulement, le président de cette association, Akhnak Ahmed, ne comprend pas pourquoi l’APC de Seddouk n’a pas encore répondu à leur demande d’autorisation pour la réalisation de cette stèle, faite il y a un mois. Ce qui a contraint l’association à reporter son inauguration au 20 août prochain, au lieu du 05 juillet comme prévu. « Nous avons fait, il y a un mois, une demande à l’APC de Seddouk, d’une autorisation pour la réalisation d’une stèle aux quatre chemins d’Amalou de Sidi Mouffok. Une lettre restée sans réponse malgré nos différents rappels. L’inauguration était prévue pour le 05 juillet 2013. Pour nous, partant de l’adage ‘’qui ne dit rien consent ‘’, nous avons décidé de construire cette stèle en prévoyant son inauguration le 20 août, la prochaine date historique. Nous avons réuni les moyens nécessaires pour sa réalisation, c’est-à-dire les fonds et les matériaux de construction, que des gens généreux nous ont donnés. Je ne comprends pas pourquoi l’APC de Seddouk refuse de donner suite à notre demande d’autorisation pour ériger une stèle sur un bout de terrain que les martyrs ont arrosé de leur sang, pour que vive le peuple Algérien libre et indépendant », dira Ahmed Akhnak, qui a, par ailleurs, dévoilé un programme riche et varié pour cette commémoration qu’il veut grandiose. Une commémoration qui aura lieu le 05 juillet, à l’occasion du 57e anniversaire de l’assassinat des sept martyrs, qui coïncide aussi avec la fête de l’Indépendance et de la Jeunesse. Une commémoration qui sera marquée par la levée des couleurs nationales et le dépôt d’une gerbe de fleurs au cimetière de Seddouk, par diverses expositions sur la guerre d’indépendance, des conférences et témoignages qui seront donnés par ceux qui se souviennent encore de ce tragique assassinat collectif, et par divers tournois sportifs et activités culturelles. Le devoir de mémoire s’impose et les jeunes Seddoukois, fiers de leurs héros, ne peuvent se passer de l’histoire façonnée par leurs aînés. Cette semaine, c’est le retour des sept martyrs à Seddouk.
L. Beddar