Grandiose fut le spectacle de jeudi dernier offert par l’un des virtuoses de la chanson algérienne Akli Yahiatene.
Le chantre a tenu à marquer cette journée de commémoration de l’Indépendance du pays avec son répertoire de chants patriotiques, louant la gloire de notre glorieuse Révolution et rendant hommage à nos martyrs qui ont payé un lourd tribut pour notre liberté. Ce spectacle s’inscrit dans le cadre des festivités commémoratives de l’anniversaire de l’Indépendance et de la clôture de l’année du cinquantenaire. La grande salle de la Maison de culture Mouloud Mammeri était archicomble on se marchait littéralement sur les pieds. En effet, dés 19h, les familles et les jeunes affluaient en très grand nombre vers la Maison de la culture, ne laissant aucune chance aux retardataires de trouver une place. Du coup, les présents s’asseyaient à même le sol. Bref, c’était un raz-de-marée humain. Le plus surprenant dans les galas de l’artiste, c’est sa capacité à toucher, par son répertoire riche et varié toutes les catégories sociales et les tranches d’âges. Les jeunes fredonnaient ses chansons et semblaient connaître tout son répertoire. Des nostalgiques étaient également présents en très grand nombre, et pour la plupart en famille. La soirée a débuté vers 21h30 et s’est prolongée jusque tard dans la nuit. Tout le long de son show, l’artiste a donné le meilleur de lui-même à un public qui en redemandait. Un public déjà chauffé à bloque par toutes les festivités qui ont eu lieu, plus tôt dans la journée, dans les artères de la capitale du Djurdjura. Avant le début de son concert, l’artiste a été honoré par la direction de la culture de Tizi-Ouzou, et un superbe bouquet de fleurs lui fut remis par une représentante de l’association des filles de Chouhada de Tizi-Ouzou, présentes pour prendre part aux festivités commémoratives du 51ème anniversaire de l’indépendance. Le chanteur a entamé son tour de chant par son répertoire patriotique, puis s’est laissé allé au gré et aux envies du public, avec notamment « A Miss Idourar » en premier, puis « Tamurt-iw », et s’en suivra « Walar ezine thi Michelet », « A aâmi L’Hocine », « Atharamant », « Ouin An batou »… toutes ces chansons ont été fredonnées par le public en liesse. Et c’était carrément impossible aux vigiles en charge de l’ordre dans la salle de contenir les fans qui voulaient se rapprocher de l’artiste et de la scène et de les en tenir éloignés. Akli Yahiatène, chanteur de l’exil et de l’amour du pays, est natif de la wilaya de Tizi-Ouzou, en 1930. Il a émigré en France durant les années cinquante. Une fois sur sa terre d’exil, il a travaillé dans une usine, et y a fait la connaissance de grands maîtres de la chanson kabyle, Slimane Azem, Cheikh El Hasnaoui et Allaoua Zerouki, entre autres.
À la fois artiste et militant, le chantre collectait des fonds pour le FLN auprès des commerçants et des travailleurs issus de la communauté algérienne en France. C’est un Moudjahid de la première heure. Il fut arrêté et emprisonné à plusieurs reprises.
Karima Talis

