Les agriculteurs face au manque de moyens

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Le territoire du douar d’Ath Aïdel situé sur le flanc gauche de l’oued Soummam, est à vocation agricole où domine, certes la culture arboricole dans les principaux arbres sont l’olivier et le figuier, mais aussi les petits élevages ovins et caprins qui y sont pratiqués. Pour ces deux types d’élevage, les agriculteurs ne font pas recours à l’achat de fourrage de type vesce avoine vendu sur les marchés locaux. Ils se contentent de nourrir le bétail en les sortant la journée pour paître et durant le mauvais temps, il leur donne des fourrages locaux tirés des parcelles laissées en jachère. Mais exceptionnellement cette année, nous sommes au mois de juillet et la campagne de fenaison bat encore son plein, bien que ce soit la course contre la montre chez les agriculteurs, qui s’empressent à engranger les récoltes avant l’arrivée du Ramadhan. « Comme les botteleuses se font désirer chez nous, cette année, je suis allé jusqu’au village d’Akhnak pour en procurer une », a déclaré un fellah de Benidjaâd qui a mis aussi en exergue le mauvais temps : « cette année, l’hiver qui s’est prolongé nous a obligé à reculer la campagne de fenaison, attendant les beaux jours d’où ce retard que nous subissons aujourd’hui. Certains ont vu leurs fourrages noircir mais ils l’ont quand même ramassés car ils n’ont pas le choix, il servira durant la période hivernale. Les gérants des botteleuses ont fait aussi des siennes en augmentant les tarifs qui sont passés de 50 à 60 dinars la botte, par rapport à l’année passée. Tous ces amas de foins que vous voyez prés des routes, leurs propriétaires attendent des botteleuses. Ces aléas ont fait aussi augmenter les prix de la botte de foins sauvages qui est cédée entre 250 à 300 dinars suivant les qualités, contrairement à l’année passée ou elle n’a guère dépassé les 150 dinars ». Un propriétaire d’une botteleuse nous a fait savoir, lui aussi, d’avoir raté la campagne. « J’ai vendu mon véhicule de tourisme pour acheter une botteleuse en bon état, tablant sur une bonne production fourragère, cette année, car les pluies hivernale ont favorisé les poussées des jachères. Mais seulement le temps maussade qui a régné en maître, en mai, a dissuadé les agriculteurs dont beaucoup ont préféré ne pas faucher l’herbe, le laissant fané sur place ou le livrant aux bétails. C’est la plus mauvaise récolte de ces 10 dernières années que j’ai vécue », a expliqué notre interlocuteur. À tout compte fait, la campagne de fenaison dans le douar d’Ath Aïdel connait une décadence par l’absence de moyens appropriés et des aléas climatiques défavorables d’où le mécontentement des agriculteurs.

   L. Beddar

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