Après trois semaines de débats politiques et de tensions partisanes, la Kabylie a su donner un formidable exemple de pratique démocratique. En dépit de la pluralité des acteurs impliqués dans la campagne et les sempiternelles sensibilités interpartisanes, la Kabylie n’a pas brûlé.Tant pis pour ceux qui l’ont espéré, mais la région n’a aucune intention de (re)sombrer dans l’agitation. L’heure de vérité est venue. C’est dans le calme, le respect et la sérénité que les électeurs kabyles feront leur choix aujourd’hui. Les wilayas de Tizi Ouzou et de Béjaïa (et à un degré moindre, Bouira) s’apprêtent, de ce fait, à vivre le scrutin local le moins “controversé” depuis 1997. La région s’est donc donnée rendez-vous avec l’histoire pour reconquérir sa stabilité. Les tourments suscités par les débâcles électorales du 30 mai et 10 octobre 2002, ne seront à partir d’aujourd’hui que de lointains mauvais souvenirs. A Tizi Ouzou, où les bras de fer électoraux s’annoncent des plus serrés, l’heure est au peauffinement des ultimes détails organisationnels. On y compte pas moins de 576 668 inscrits dans les listes électorales dont 26 403 personnes qui voteront pour la première fois de leur vie. La quasi-totalité des 67 communes de la wilaya sont concernées par ce scrutin.Les autorités locales y ont installé 659 centres de vote pour 1 177 bureaux et 16 478 encadreurs. En tout, 271 listes (partis et Indépendants) se partageront les municipalités tandis que l’assemblée populaire de wilaya est convoitée par six listes de candidats représentant six partis politiques (FFS, RCD, FLN, RND, PT, HMS). Après l’opération électorale, et au-delà des résultats, le taux de participation sera également l’un des plus grands enjeux de ces partielles. Depuis 1997, la région de Kabylie n’a cessé de se forger une réputation qui a fini par faire d’elle la région la plus moins férue pour les consultations électorales. Lors des législatives du 30 mai 2002, un peu moins de 1,76% du demi-million de votants inscrits ont daigné prendre le chemin des urnes. Cinq mois plus tard, le 10 octobre de la même année, l’électorat kabyle a fait à peine mieux, et a fait rehausser la barre à 5%. Les présidentielles du 8 avril 2004 resteront celles qui ont suscité le plus d’engouement chez les Kabyles, puisque 18,38% des électeurs de Tizi Ouzou ont voté. Ce chiffre a été une nouvelle fois revu à la baisse à l’occasion du dernier référendum du 29 septembre 2005. Ce jour-là, le taux de participation était d’à-peine 11,51%. Qu’en sera-t-il aujourd’hui ?
Ahmed B.